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https://doi.org/10.11588/diglit.6269#0350
34g
Ainsi périt, à l'âge de soixante-quau-e ans,
cet homme à jamais mémorable dans l'histoire
de son pays, et plus encore dans l'histoire des
lettres. 11 eut beaucoup d'ennemis de sou vivant;
il eut des détracteurs après sa mort. Deux dé-
fauts semblent avoir terni son caractère, l'im-
prévoyance et la vanité. 11 se laissoit trop aveu-
gler par le présent, et ne portoit pas ses regards
sur la suite de ses démarches et de ses mesu-
res (0* C'est ainsi qu'à son entrée dans les ma-
gistratures et dans le sénat, il prêta son élo-
quence aux projets de Pompée et des partisans
du pouvoir tribuuicicn . qui teudoient à afToiblir
l'influence de l'aristocratie ; ce qui devint la
cause de tous les désordres dont l'état et lui-
même furent ensuite la victime: c'est ainsi qu'eu
s'abandonuant aux transports de son zèle pour
la république , il précipita l'exécution des con-
jurés sans les avoir entendus, et sans s'embar-
rasser ni de l'atteinte que donnoit cet exemple
aux garanties de la liberté publique, ni des dan-
gers auxquels il s'exposoit lui-même. C'est ainsi
qu'il favorisa, presque sans s'en douter, Pompée
ct le premier triumvirat; et enfin c'est aiusi que,
pour nuire à Marc-Autoiue, il livra le sénat et
'a république au pouvoir du fils adoptif de Cé-
(0 Utinam vwdcratiut secundas res, et fortins adver-
sas, ferre poluisset! nam utraeque cwn vénérant ci, mu-
*àri eas non passe, rebatur ( Pollion , dàtjs uu fragment
rapporte par Scnèque , !oco citato ).
Ainsi périt, à l'âge de soixante-quau-e ans,
cet homme à jamais mémorable dans l'histoire
de son pays, et plus encore dans l'histoire des
lettres. 11 eut beaucoup d'ennemis de sou vivant;
il eut des détracteurs après sa mort. Deux dé-
fauts semblent avoir terni son caractère, l'im-
prévoyance et la vanité. 11 se laissoit trop aveu-
gler par le présent, et ne portoit pas ses regards
sur la suite de ses démarches et de ses mesu-
res (0* C'est ainsi qu'à son entrée dans les ma-
gistratures et dans le sénat, il prêta son élo-
quence aux projets de Pompée et des partisans
du pouvoir tribuuicicn . qui teudoient à afToiblir
l'influence de l'aristocratie ; ce qui devint la
cause de tous les désordres dont l'état et lui-
même furent ensuite la victime: c'est ainsi qu'eu
s'abandonuant aux transports de son zèle pour
la république , il précipita l'exécution des con-
jurés sans les avoir entendus, et sans s'embar-
rasser ni de l'atteinte que donnoit cet exemple
aux garanties de la liberté publique, ni des dan-
gers auxquels il s'exposoit lui-même. C'est ainsi
qu'il favorisa, presque sans s'en douter, Pompée
ct le premier triumvirat; et enfin c'est aiusi que,
pour nuire à Marc-Autoiue, il livra le sénat et
'a république au pouvoir du fils adoptif de Cé-
(0 Utinam vwdcratiut secundas res, et fortins adver-
sas, ferre poluisset! nam utraeque cwn vénérant ci, mu-
*àri eas non passe, rebatur ( Pollion , dàtjs uu fragment
rapporte par Scnèque , !oco citato ).