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sacres à Saturne, à Vesta, à Castor et à Pol-
lux, e'toint remplis de statues ; mais ces lieux
n'étant point renfermes dans l'enceinte même
des temples, et servant aux assemblées du
peuple et à l'exercice de plusieurs fonctions
de la migistrâture, on ne pouvoit y placer
les images des citoyens, sans l'ordre, ou du
moins sans la permission de l'autorité' pu-
blique. Dès que cette loi fut établie, on mît
une grande différence entre les images dé-
diées aux dieux par la volonté des particu-
liers, et celles que l'autorité publique dé-
cernoit, soit que ces images fussent placées,
comme auparavant, dans les temples, soit
qu'elles fussent exposées dans les lieux les
plus fréquentés par le peuple j et l'acte par
lequel un corps politique accordoit ce pri-
vilège à un particulier fut regardé comme
un des honneurs les plus signalés qu'on pût
rendre aux grands hommes et aux grands
services. Cet honneur fut quelquefois décerné
aux morts comme une espèce de dédomma-
gement de ce qu'ils avoient eu à souffrir
de l'esprit de parti et de l'injustice de leurs "
contemporains (i).
(0 Eschine, Contra Ctesiphnot., page 576,
sacres à Saturne, à Vesta, à Castor et à Pol-
lux, e'toint remplis de statues ; mais ces lieux
n'étant point renfermes dans l'enceinte même
des temples, et servant aux assemblées du
peuple et à l'exercice de plusieurs fonctions
de la migistrâture, on ne pouvoit y placer
les images des citoyens, sans l'ordre, ou du
moins sans la permission de l'autorité' pu-
blique. Dès que cette loi fut établie, on mît
une grande différence entre les images dé-
diées aux dieux par la volonté des particu-
liers, et celles que l'autorité publique dé-
cernoit, soit que ces images fussent placées,
comme auparavant, dans les temples, soit
qu'elles fussent exposées dans les lieux les
plus fréquentés par le peuple j et l'acte par
lequel un corps politique accordoit ce pri-
vilège à un particulier fut regardé comme
un des honneurs les plus signalés qu'on pût
rendre aux grands hommes et aux grands
services. Cet honneur fut quelquefois décerné
aux morts comme une espèce de dédomma-
gement de ce qu'ils avoient eu à souffrir
de l'esprit de parti et de l'injustice de leurs "
contemporains (i).
(0 Eschine, Contra Ctesiphnot., page 576,