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ques années, pour mettre fin aux désordres. qui
la tourmentoient, il s'y rendit, lui donna des lois,
et fonda un système social heureux et durable ,
qui, malgré plusieurs défauts, forma le caractère
des Spartiates , et est devenu l'étonnement de tous
les âges (i). Satisfait de son succès, Lycurgue
tiennes, ainsi que ceux qui, descendant des Spartiates,
avoient quitté leur pays antérieurement à la législation de
Lycurgue, suivoient tous à-peu-près les mêmes usages que
cette législation avoit consacrés a Sparte. Je relevé soi-
gneusement cette circonstance pour appuyer une obser-
vation de M, Larcher {CJironologie d'Hérodote, c. io'j
pag. 4°o et 4o< )• Ce savant est d'avis que le fond des
institutions de Lycurgue existoit déjà à Lacédémone; et
que le législateur ne fit que remettre en vigueur celles
qui entroient dans son système, les modifier, et en abolir
d'autres qui avoient pris la place des plus anciennes. Or,
rien n'est plus propre à établir cette opinion que de re-
connoître les mêmes institutions dans les nations de la
Crète, soeurs, s'il est permis de s'exprimer ainsi, de la
nation lacédémonienne ; de voir que Lycurgue est aile' dans
cette île étudier les mœurs des habitants qui avoient con-
servé les institutions de leurs ancêtres plus pures qu'à Spar-
te , pour les rétablir ensuite dans sa patrie. Cette opinion
admise, il sera aisé de concevoir comment des usages et
des institutions aussi bizarres et aussi extraordinaires ont
pu jeter de s,i fortes racines dans les mœurs d'une nation.
Les Lacédémonîens se plièrent, sans beaucoup de diffi-
culté, à une manière de vivre qui avoit été celle de leurs
ancêtres, et dont ils avoient conservé eux-mêmes dans leurs
mœurs des traces plus ou moins profondes.
(i) Cice'ron admire les Lacédémoniens : Quisolitoto orbe
terrarum septingentos jam annos amplius, unis moribus
et nunquam mutatis legibus vivant : « Qui seuls dans l'u-
« nivers, après sept cents ans, n'ont jamais changé de
Iconogr. grecque. Vol. I. 9
ques années, pour mettre fin aux désordres. qui
la tourmentoient, il s'y rendit, lui donna des lois,
et fonda un système social heureux et durable ,
qui, malgré plusieurs défauts, forma le caractère
des Spartiates , et est devenu l'étonnement de tous
les âges (i). Satisfait de son succès, Lycurgue
tiennes, ainsi que ceux qui, descendant des Spartiates,
avoient quitté leur pays antérieurement à la législation de
Lycurgue, suivoient tous à-peu-près les mêmes usages que
cette législation avoit consacrés a Sparte. Je relevé soi-
gneusement cette circonstance pour appuyer une obser-
vation de M, Larcher {CJironologie d'Hérodote, c. io'j
pag. 4°o et 4o< )• Ce savant est d'avis que le fond des
institutions de Lycurgue existoit déjà à Lacédémone; et
que le législateur ne fit que remettre en vigueur celles
qui entroient dans son système, les modifier, et en abolir
d'autres qui avoient pris la place des plus anciennes. Or,
rien n'est plus propre à établir cette opinion que de re-
connoître les mêmes institutions dans les nations de la
Crète, soeurs, s'il est permis de s'exprimer ainsi, de la
nation lacédémonienne ; de voir que Lycurgue est aile' dans
cette île étudier les mœurs des habitants qui avoient con-
servé les institutions de leurs ancêtres plus pures qu'à Spar-
te , pour les rétablir ensuite dans sa patrie. Cette opinion
admise, il sera aisé de concevoir comment des usages et
des institutions aussi bizarres et aussi extraordinaires ont
pu jeter de s,i fortes racines dans les mœurs d'une nation.
Les Lacédémonîens se plièrent, sans beaucoup de diffi-
culté, à une manière de vivre qui avoit été celle de leurs
ancêtres, et dont ils avoient conservé eux-mêmes dans leurs
mœurs des traces plus ou moins profondes.
(i) Cice'ron admire les Lacédémoniens : Quisolitoto orbe
terrarum septingentos jam annos amplius, unis moribus
et nunquam mutatis legibus vivant : « Qui seuls dans l'u-
« nivers, après sept cents ans, n'ont jamais changé de
Iconogr. grecque. Vol. I. 9