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théose (i). II y eut dans te paganisme, avant et
après sa mort, des hommes éclairés qui ne furent
pas la dupe de ses impostures, et qui tâchèrent
de les démasquer ; mais la croyance daus ses ver-
tus devint presque générale quand il n'exista plus.
L'impératrice Julie , veuve de Septïme Sévère,
chargea Philostrate d'écrire la vie d'Apollonius. Ce
sophiste, en se servaut des écrits de Damis, di-
sciple de l'imposteur, renchérit sur les mensouges
de cet Assyrien , et nous laissa cette espèce de
roman ou de légeude où le bon sens et la cri-
tique de l'histoire sont oubliés à chaque page.
Un Htéroclès osa, deux siècles après, opposer
ce héros du pagauisme au divin législateur des
chrétiens. Ce trait d'impudence engagea l'évêque
de Césarée, Eusebe, à écrire une réfutation d'Hié-
roclès, qui prouve, par les ménagements qu'il se
croit obligé de garder pour la personne d'Apollo-
nius, jusqu'à quel point la mémoire du Pythago-
ricien étoit véuérée daus le monde (2).
(r) On peut voir dans Tillemont (Histoire des Empe-
reurs, tom. II, à la fin de la vie de Domiticii) un arti-
cle très-bien fait sur Apollonius de Tyane, et un autre
dans le dictionnaire de Bayle. Brucker a examine et
éclairci plus amplement la vie de cet imposteur (Ilist.
crit. phil., t. II, p. 98 et suiv.); et l'on trouve aussi
plusieurs renseignements sur le même sujet dans la Bibl.
gr. de Fabricius, liv. II, c. i3, et liv. IV, c. »4> dans
îa dernière édition, c. 22, § i5. J'ai puise' les détails
que je donne dans les sources citées ou indiquées par
ces auteurs,
(a) Euseb. Pamph.; Contra flierosl., c. 4 et 5, 011
théose (i). II y eut dans te paganisme, avant et
après sa mort, des hommes éclairés qui ne furent
pas la dupe de ses impostures, et qui tâchèrent
de les démasquer ; mais la croyance daus ses ver-
tus devint presque générale quand il n'exista plus.
L'impératrice Julie , veuve de Septïme Sévère,
chargea Philostrate d'écrire la vie d'Apollonius. Ce
sophiste, en se servaut des écrits de Damis, di-
sciple de l'imposteur, renchérit sur les mensouges
de cet Assyrien , et nous laissa cette espèce de
roman ou de légeude où le bon sens et la cri-
tique de l'histoire sont oubliés à chaque page.
Un Htéroclès osa, deux siècles après, opposer
ce héros du pagauisme au divin législateur des
chrétiens. Ce trait d'impudence engagea l'évêque
de Césarée, Eusebe, à écrire une réfutation d'Hié-
roclès, qui prouve, par les ménagements qu'il se
croit obligé de garder pour la personne d'Apollo-
nius, jusqu'à quel point la mémoire du Pythago-
ricien étoit véuérée daus le monde (2).
(r) On peut voir dans Tillemont (Histoire des Empe-
reurs, tom. II, à la fin de la vie de Domiticii) un arti-
cle très-bien fait sur Apollonius de Tyane, et un autre
dans le dictionnaire de Bayle. Brucker a examine et
éclairci plus amplement la vie de cet imposteur (Ilist.
crit. phil., t. II, p. 98 et suiv.); et l'on trouve aussi
plusieurs renseignements sur le même sujet dans la Bibl.
gr. de Fabricius, liv. II, c. i3, et liv. IV, c. »4> dans
îa dernière édition, c. 22, § i5. J'ai puise' les détails
que je donne dans les sources citées ou indiquées par
ces auteurs,
(a) Euseb. Pamph.; Contra flierosl., c. 4 et 5, 011