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ZAÏRE
Je veux que sur la mer on les mène à leur roi,
Que Louis me connaisse , et refpecte ma foi.
Mène-lui Lusignan ; dis - lui que je lui donne
Celui que la nailsance allie à sa couronne ;
Celui que par deux fois mon père avait vaincu.
Et qu’il tint enchaîné tandis qu’il a vécu.
CORASMIN.
Son nom cher aux chrétiens
O R O S M A N Ei
Son nom n’est point à craindre,
C O R A S M I N.
Mais, Seigneur, si Louis.....
O R O S M A N E.
Il n’eft plus temps de feindre.,
Zaïre l’a voulu; c’est allez : et mon cœur,
En donnant Lusignan, le donne à mon vainqueur.
Louis est peu pour moi; je fais tout pour Zaïre;
Nul autre fur mon cœur n’aurait pris cet empire..
Je viens de l’affliger, c’est à moi d’adoucir
Le déplaisir mortel qu’elle a dû ressentir,
Quand, sur les faux avis des desseins de la France.,
J’ai fait à ces chrétiens un peu de violence.
Que dis - je ? Ces momens , perdus dans mon confeil,
Ont de ce grand hymen suspendu l’appareil :
D’une heure encore, Ami, mon bonheur se diffère:
Mais j’emploierai du moins ce temps à lui complaire,
Zaïre ici demande un secret entretien
Avec ce Nérestan, ce généreux chrétien....
C O R A S M I N.
Et vous avez, Seigneur, encor cette indulgence?
O R O S M A N E.
Ils ont été tous deux esclaves dans l’enfance;
ZAÏRE
Je veux que sur la mer on les mène à leur roi,
Que Louis me connaisse , et refpecte ma foi.
Mène-lui Lusignan ; dis - lui que je lui donne
Celui que la nailsance allie à sa couronne ;
Celui que par deux fois mon père avait vaincu.
Et qu’il tint enchaîné tandis qu’il a vécu.
CORASMIN.
Son nom cher aux chrétiens
O R O S M A N Ei
Son nom n’est point à craindre,
C O R A S M I N.
Mais, Seigneur, si Louis.....
O R O S M A N E.
Il n’eft plus temps de feindre.,
Zaïre l’a voulu; c’est allez : et mon cœur,
En donnant Lusignan, le donne à mon vainqueur.
Louis est peu pour moi; je fais tout pour Zaïre;
Nul autre fur mon cœur n’aurait pris cet empire..
Je viens de l’affliger, c’est à moi d’adoucir
Le déplaisir mortel qu’elle a dû ressentir,
Quand, sur les faux avis des desseins de la France.,
J’ai fait à ces chrétiens un peu de violence.
Que dis - je ? Ces momens , perdus dans mon confeil,
Ont de ce grand hymen suspendu l’appareil :
D’une heure encore, Ami, mon bonheur se diffère:
Mais j’emploierai du moins ce temps à lui complaire,
Zaïre ici demande un secret entretien
Avec ce Nérestan, ce généreux chrétien....
C O R A S M I N.
Et vous avez, Seigneur, encor cette indulgence?
O R O S M A N E.
Ils ont été tous deux esclaves dans l’enfance;