15° ADELAÏDE DU G UE S CLIN.
Gouvernez la fortune , et sâchez l’asservir ;
C’est perdre ses saveurs que tarder d’en jouir:
Ses retours sont fréquens, vous devez les connaître.
Il est beau de donner la paix à votre maître.
Son égal aujourd’hui, demain dans l’abandon,
Vous vous verrez réduit à demander pardon.
La gloire vous conduit, que la raison vous guide.
VENDOME.
Brave et prudent Coucy , crois-tu qu’Adélaïde
Dans son cœur amolli partagerait mes feux
Si le même parti nous unisiait tous deux?
Penses-tu qu’à m’aimer je pourrais la réduire?
c o u c Y.
Dans le fond de son cœur je n’ai point voulu lire :
Mais qu’importent pour vous ses vœux et ses desseins
Faut-il que l’amour seul fasse ici nos destins?
Lorsque Philippe-Auguste , aux plaines de Bovines,
De l’Etat déchiré répara les ruines ;
Quand seul il arrêta , dans nos champs inondés ,
De l’Empire Germain les torrens débordés ;
Tant d’honneurs étaient-ils l’esset de sa tendresse?
Sauva-1-il son pays pour plaire à sa maitresse ?
Verrai-je un si grand cœur à ce point s’avilir?
Le salut de l’Etat dépend-il d’un soupir ?
Aimez , mais en héros qui maîtrise son ame,
Qui gouverne à la fois ses Etats et sa ssamme.
Mon bras contre un rival est prêt à vous servir;
Je voudrais faire plus , je voudrais vous guérir.
On connaît peu l’amour, on craint trop son amorce
C’est sur nos lâchetés qu’il a fondé sa force ;
C’est nous qui sous son nom troublons notre repos ;
11 est tyran du faible , esclave du héros.
Gouvernez la fortune , et sâchez l’asservir ;
C’est perdre ses saveurs que tarder d’en jouir:
Ses retours sont fréquens, vous devez les connaître.
Il est beau de donner la paix à votre maître.
Son égal aujourd’hui, demain dans l’abandon,
Vous vous verrez réduit à demander pardon.
La gloire vous conduit, que la raison vous guide.
VENDOME.
Brave et prudent Coucy , crois-tu qu’Adélaïde
Dans son cœur amolli partagerait mes feux
Si le même parti nous unisiait tous deux?
Penses-tu qu’à m’aimer je pourrais la réduire?
c o u c Y.
Dans le fond de son cœur je n’ai point voulu lire :
Mais qu’importent pour vous ses vœux et ses desseins
Faut-il que l’amour seul fasse ici nos destins?
Lorsque Philippe-Auguste , aux plaines de Bovines,
De l’Etat déchiré répara les ruines ;
Quand seul il arrêta , dans nos champs inondés ,
De l’Empire Germain les torrens débordés ;
Tant d’honneurs étaient-ils l’esset de sa tendresse?
Sauva-1-il son pays pour plaire à sa maitresse ?
Verrai-je un si grand cœur à ce point s’avilir?
Le salut de l’Etat dépend-il d’un soupir ?
Aimez , mais en héros qui maîtrise son ame,
Qui gouverne à la fois ses Etats et sa ssamme.
Mon bras contre un rival est prêt à vous servir;
Je voudrais faire plus , je voudrais vous guérir.
On connaît peu l’amour, on craint trop son amorce
C’est sur nos lâchetés qu’il a fondé sa force ;
C’est nous qui sous son nom troublons notre repos ;
11 est tyran du faible , esclave du héros.