Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]: Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Second = Theatre, Tome II): Theatre (A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1784) [VD18 90793250]

ACTE TROISIEME.

* Un prince à cet excès pourrait-il s’oublier !
V A M I R.
* Non; mais suis-je réduit à me justifier?
* Lisois, ce peuple est juste ; il t’apprend à connaître
* Que mon frère est rebelle , et qu’il trahit son maître.
L I S O I S.
* Ecoutez : ce serait le comble de mes vœux
* De pouvoir aujourd’hui vous réunir tous deux.
* Je vois avec regret la France désolée,
* A nos dissensions la nature immolée,
* Sur nos communs débris l'Africain élevé ,
* Menaçant cet Etat, par nous-même énervé.
* Si vous avez un cœur digne de votre race,
* Faites au bien public servir votre disgrace.
* Rapprochez les partis, unisiez-vous à moi
* Pour calmer votre frère et sséchir votre roi,
* Pour éteindre le feu de nos guerres civiles.
V A M I R.
* Ne vous en ssattez pas: vos soins sont inutiles.
* Si la discorde seule avait armé mon bras,
* Si la guerre et la haine avaient conduit mes pas;
* Vous pourriez espérer de réunir deux frères,
* L’un de l’autre écartés dans des partis contraires.
* Un obstacle plus grand s’oppose à ce retour.
L I S O I S.
* Et quel est-il, Seigneur?
V A M I R.
Ah ! reconnais l’amour.
* Reconnais la fureur qui de nous deux s’empare,
* Qui m’a fait téméraire , et qui le rend barbare.