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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Quatrieme = Theatre, Tome IV): Theatre — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1784 [VD18 90793277]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49739#0375
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ACTE PREMIER, 3^3
Imitons sa sagesse en perdant les coupables.
* L O R E D A N.
Quelle honte en effet dans nos jours déplorables,
Que Solamir, un maure, un chef des musulmans ,
Dans la Sicile encore ait tant de partisans !
Que par-tout dans cette ile et guerrière et chrétienne,
Que même parmi nous Solamir entretienne
Des sujets corrompus vendus à ses bienfaits!
Tantôt chez les Césars occupé de nous nuire ,
Tantôt dans Syracuse ayant su s’introduire ,
Nous préparant la guerre, et nous offrant la paix,
Et pour nous désunir soigneux de nous séduire!
Un sexe dangereux dont les saibles esprits
D’un peuple encor plus faible attirent les hommages,
Toujours des nouveautés et des héros épris,
A ce Maure imposant prodigua ses suffrages.
Combien de citoyens aujourd’hui prévenus
Pour ces arts séduisans (g) que l’Arabe cultive!
Art trop pernicieux, dont l’éclat les captive,
A nos vrais chevaliers noblement inconnus.
Que notre artsoitde vaincre, et je n’en veux point d’autre.
J’espère en ma valeur, j’attends tout de la vôtre;
Et j'approuve surtout cette sévérité
Vengeresse des lois et de la liberté.
Pour détruire l’Espagne il a suffi d’un traître; (/z
Il en fut parmi nous, chaque jour en voit naître.
Mettons un frein terrible à l’infidélité ;
Au salut de l’Etat que toute pitié cède;
Combattons Solamir, et proscrivons Tancrède.
(g) En ce temps les Arabes cultivaient seuls les sciences en Occident,
et ce sont eux qui fondèrent l’école de Salerne.
(A) Le comte Julien, ou l’archevêque Opas.
 
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