14 LES LOIS DE MIN O S.
Jaloux d’un vain honneur, mais qu’on peut partager,
Us n’ont choisi des rois que pour les outrager, (i)
D I C T I M E.
Ce trône a ses périls; je les connais sans doute;
Je les ai vus de près; je sais ce qu’il en coûte.
J’aimais Idoménée, il mourut exilé ,
(2) En pleurant sur un fils par lui-même immolé.
Par le sang de ce fils, il crut plaire à la Crète.
Mais comment subjuguer la fureur inquiète
De ce peuple inconstant, orageux, égaré,
Vive image des.mers dont il est entouré?
Ses ssots sont élevés, mais c’est contre le trône;
Une sombre tempête en tout temps l’environne.
Le sort vous a réduit à combattre à la fois
Les durs Cydoniens et vos jaloux Cretois,
Les uns dans les conseils, les autres par les armes ;
Et chaque instant pour vous redouble nos alarmes :
Hélas : des meilleurs rois c’est souvent le destin ;
Leurs pénibles travaux se succèdent sans fin.
Mais que votre pitié pour cette insortunée ,
Par le cruel Phares à mourir condamnée ,
N’ait pas à votre exemple attendri tous les cœurs ;
Que ce Paint homicide ait des approbateurs ,
Qu’on ait justifié cet usage exécrable,
Ç’est-là ce qui m’étonne ; et cette horreur m’accable.
T E U C E R.
Que veux-tu ! ces guerriers sous les armes blanchis,
Vieux superstitieux aux meurtres endurcis ,
Destructeurs des remparts où l’on gardait Hélène ,
Ont vu d’un œil tranquille égorger Polixène.
Ils redoutaient Calchas. Ils tremblent à mes yeux
Sous un Calchas nouveau, plus implacable qu eux.
Jaloux d’un vain honneur, mais qu’on peut partager,
Us n’ont choisi des rois que pour les outrager, (i)
D I C T I M E.
Ce trône a ses périls; je les connais sans doute;
Je les ai vus de près; je sais ce qu’il en coûte.
J’aimais Idoménée, il mourut exilé ,
(2) En pleurant sur un fils par lui-même immolé.
Par le sang de ce fils, il crut plaire à la Crète.
Mais comment subjuguer la fureur inquiète
De ce peuple inconstant, orageux, égaré,
Vive image des.mers dont il est entouré?
Ses ssots sont élevés, mais c’est contre le trône;
Une sombre tempête en tout temps l’environne.
Le sort vous a réduit à combattre à la fois
Les durs Cydoniens et vos jaloux Cretois,
Les uns dans les conseils, les autres par les armes ;
Et chaque instant pour vous redouble nos alarmes :
Hélas : des meilleurs rois c’est souvent le destin ;
Leurs pénibles travaux se succèdent sans fin.
Mais que votre pitié pour cette insortunée ,
Par le cruel Phares à mourir condamnée ,
N’ait pas à votre exemple attendri tous les cœurs ;
Que ce Paint homicide ait des approbateurs ,
Qu’on ait justifié cet usage exécrable,
Ç’est-là ce qui m’étonne ; et cette horreur m’accable.
T E U C E R.
Que veux-tu ! ces guerriers sous les armes blanchis,
Vieux superstitieux aux meurtres endurcis ,
Destructeurs des remparts où l’on gardait Hélène ,
Ont vu d’un œil tranquille égorger Polixène.
Ils redoutaient Calchas. Ils tremblent à mes yeux
Sous un Calchas nouveau, plus implacable qu eux.