DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0421
DU TEMPS DE CHARLEMAGNE. 411
par ce nouveau genre de supplice en 616. Si cette
aventure n’est pas vraie, il est du moins prouvé
qu’elle a été crue comme une chose ordinaire 3 et
cette opinion même atteste la barbarie du temps.
Il ne reste de monumens de ces âges affreux que
des fondations de monastères , et un confus souvenir
de misère et de brigandages. Figurez-vous des
déserts où les loups, les tigres et les renards égor-
gent un bétail épars et timide ; c’est le portrait de
1 Europe pendant tant de siècles.
Il ne faut pas croire que les empereurs recon- Premiers
nullent pour rois ces chefs lauvages qui dominaientsont pas re.
en Bourgogne, à Soissons , à Paris, à Metz, à connus rois
Orléans; jamais ils ne leur donnèrent le titre de^J^'5 empe’
Bajîleus. Ils ne le donnèrent pas même à Dagobert II
qui réunisiait sous son pouvoir toute la France occi-
dentale jusqu’auprès du Wéscr. Les historiens parlent
beaucoup de la magnificence de ce Dagobert , et ils
citent en preuve l’orfèvre Sc Eloi, qui arriva , dit-on ,
à la cour avec une ceinture garnie de pierreries,
c’eft-à-dire qu’il vendait des pierreries , et qu’il les
portait à sa ceinture. On parle des édifices magni-
fiques qu’il fit construire. Où sont-ils ? La vieille
église de S1 Eaul n’est qu’un petit monument gothi-
que. Ce qu’on connaît de Dagobert , c’est qu’il avait
à la fois trois épouses, qu’il assemblait des conciles,
et qu’il tyrannisait son pays.
Sous lui , un marchand de Sens , nommé Samon ,
va trasiquer en Germanie. Il pâlie jusque chez les
Slaves, barbares qui dominaient vers la Pologne et
la Bohème. Ces autres sauvages sont si étonnés de
voir un homme qui a fait tant de chemin pour leur
par ce nouveau genre de supplice en 616. Si cette
aventure n’est pas vraie, il est du moins prouvé
qu’elle a été crue comme une chose ordinaire 3 et
cette opinion même atteste la barbarie du temps.
Il ne reste de monumens de ces âges affreux que
des fondations de monastères , et un confus souvenir
de misère et de brigandages. Figurez-vous des
déserts où les loups, les tigres et les renards égor-
gent un bétail épars et timide ; c’est le portrait de
1 Europe pendant tant de siècles.
Il ne faut pas croire que les empereurs recon- Premiers
nullent pour rois ces chefs lauvages qui dominaientsont pas re.
en Bourgogne, à Soissons , à Paris, à Metz, à connus rois
Orléans; jamais ils ne leur donnèrent le titre de^J^'5 empe’
Bajîleus. Ils ne le donnèrent pas même à Dagobert II
qui réunisiait sous son pouvoir toute la France occi-
dentale jusqu’auprès du Wéscr. Les historiens parlent
beaucoup de la magnificence de ce Dagobert , et ils
citent en preuve l’orfèvre Sc Eloi, qui arriva , dit-on ,
à la cour avec une ceinture garnie de pierreries,
c’eft-à-dire qu’il vendait des pierreries , et qu’il les
portait à sa ceinture. On parle des édifices magni-
fiques qu’il fit construire. Où sont-ils ? La vieille
église de S1 Eaul n’est qu’un petit monument gothi-
que. Ce qu’on connaît de Dagobert , c’est qu’il avait
à la fois trois épouses, qu’il assemblait des conciles,
et qu’il tyrannisait son pays.
Sous lui , un marchand de Sens , nommé Samon ,
va trasiquer en Germanie. Il pâlie jusque chez les
Slaves, barbares qui dominaient vers la Pologne et
la Bohème. Ces autres sauvages sont si étonnés de
voir un homme qui a fait tant de chemin pour leur