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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0448
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433 RITES RELIGIEUX
Joinville dit qu’il consessa en Afrique un chevalier,
et qu'il lui donna l’absolution sélon le pouvoir qu’il
en avait. Ce ri cjl pas tout-à-fait un sacremcnt , dit
S‘ Thomas, mais ccji comme facremcnt.
Ancienneté On peut regarder la confession comme le plus
i.t tonki- j R ein des crimes secrets. Les sasses de l’antb
quité avaient embrasié l’ombre de cette pratique
salutaire. On s’était confessé dans les expiations
chez les Egyptiens et chez les Grecs , et dans
presque toutes les célébrations de leurs mystères,
Marc-Aurèle, en s’associant aux mystères de Cérès-
Eleujine, fe confessa à l’Hiérophante.
Cet usage , si saintement établi chez les chrétiens ,
sut malhenreusement depuis l’occasion des plus
funestes abus. La faiblesse du sexe rendit quelquefois
les femmes plus dépendantes de leurs confesseurs.
que de leurs époux. Presque tous ceux qui con-.
fesserent les reines , se servirent de cet empire secret
et sacré pour entrer dans les affaires d’Etat. Lors-
qu’un religieux domina sur la conscience d’un
souverain, tous ses confrères s’en prévalurent; et
plusieurs employèrent le crédit du confesseur pour
se venger de leurs ennemis. Enfin, il arriva que
dans les divilions entre les empereurs et les papes,
dans les factions des villes , les prêtres ne donnaient
pas l’absolution à ceux qui n'étaient pas de leur
parti. C’est ce qu’on a vu en France , du temps du
roi Henri JE, presque fous les confesseurs refusaient
d’absoudre les sujets qui reconnaîtraient leur roi.
La facilité de séduire les jeunes personnes, et de
les porter au crime , dans le tribunal même de la
pénitence, fut encore un écueil très-dangereux .Telle
 
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