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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Seizieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome I): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794079]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.49763#0449
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DU TEMPS DE CHARLEMAGNE. 439
est la déplorable condition des hommes, que les
remèdes les plus divins ont été tournés en poison.
La religion chrétienne ne s’était point encore
étendue au Nord , plus loin que les conquêtes de
Charlemagne. La Scandinavie, le Danemarçk, qu’on
appelait le pays des Normands , avaient un culte que
nous appelons ridiculement idolâtrie. La religion
des idolâtres serait celle qui attribuerait la puisiance
divine à des figures, à des images ; ce n’était pas
celle des Scandinaves : ils n’avaient ni peintre ni
sculpteur. Ils adoraient Odin , et ils fe figuraient
qu’après la mort, le bonheur de l’homme consistait
à boire dans la salle de Odin de la bière dans le crâne
de ses ennemis. On a encore de leurs anciennes
chansons traduites, qui expriment cette idée. Il y
avait long-temps que les peuples du Nord croyaient
une autre vie. Les druides avaient enfeigné aux
Celtes qu’ils renaîtraient pour combattre , et les
prêtres de la Scandinavie persuadaient aux hommes
quils boiraient de la bière après leur mort.
La Pologne n’était ni moins barbare ni moins
grossière. Les Moscovites , aussi sauvages que le
reste de la grande Tartarie , en savaient à peine
assez pour être païens ; mais tous ces peuples
vivaient en paix dans leur ignorance, heureux
d’être inconnus à Charlemagne , qui vendait si cher
la connaisiance du christianisme.
Les Anglais commençaient à recevoir la religion
chrétienne. Elle y avait été apportée par Consiance
Chlore , protecteur secret de cette religion , alors
opprimée. Elle n’y domina point ; l’ancien culte
du pays eut le désias’ encore long-temps. Quelques
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Angleterre.
 
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