Du Cangc et ses continuateurs, les compilateurs
les plus exacts , citent un manuscrit de cinq cents
ans , qui contient l’hymne de l’âne.
Orienta partibia
Adventavit afinia
Pulcher et fortijjimus.
Eh, sire âne! çà, chantez.
Belle bouche, rechignez,
Vous aurez du foin allez.
Une fille représentant la mère de DIEU, allant
en Egypte , montée sur cet âne , et tenant un enfant
entre ses bras, conduisait une longue procession ;
et à la fin de la messe, au lieu de dire, Ite mifla
eft, le prêtre se mettait à braire trois fois de toutes
ses forces , et le peuple répondait par les mêmes
cris.
Cette superstition de sauvages venait pourtant
d’Italie. JVlais quoiqu’au treizième et au quatorzième
siècles, quelques Italiens commençassent à sortir
des ténèbres , toute la populace y était toujours
plongée. On avait imaginé à Vérone que l’âne qui
porta JESUS-CHRIST avait marché sur la mer, et
était venu jusque sur les bords de l’Adige, par
le golfe de V enise ; que JESUS-CHRIST lui avait
assigné un pré pour sa pâture, qu’il y avait vécu
long-temps, qu’il y était mort. On enferma ses os
dans un âne artificiel, qui fut déposé dans l’église
de Notre-Dame des Orgues , sous la garde de quatre
chanoines ; ces reliques furent portées en proceslion
trois fois l’année, avec la plus grande solemnité.
les plus exacts , citent un manuscrit de cinq cents
ans , qui contient l’hymne de l’âne.
Orienta partibia
Adventavit afinia
Pulcher et fortijjimus.
Eh, sire âne! çà, chantez.
Belle bouche, rechignez,
Vous aurez du foin allez.
Une fille représentant la mère de DIEU, allant
en Egypte , montée sur cet âne , et tenant un enfant
entre ses bras, conduisait une longue procession ;
et à la fin de la messe, au lieu de dire, Ite mifla
eft, le prêtre se mettait à braire trois fois de toutes
ses forces , et le peuple répondait par les mêmes
cris.
Cette superstition de sauvages venait pourtant
d’Italie. JVlais quoiqu’au treizième et au quatorzième
siècles, quelques Italiens commençassent à sortir
des ténèbres , toute la populace y était toujours
plongée. On avait imaginé à Vérone que l’âne qui
porta JESUS-CHRIST avait marché sur la mer, et
était venu jusque sur les bords de l’Adige, par
le golfe de V enise ; que JESUS-CHRIST lui avait
assigné un pré pour sa pâture, qu’il y avait vécu
long-temps, qu’il y était mort. On enferma ses os
dans un âne artificiel, qui fut déposé dans l’église
de Notre-Dame des Orgues , sous la garde de quatre
chanoines ; ces reliques furent portées en proceslion
trois fois l’année, avec la plus grande solemnité.