DU CONCILE DE BASEE, etc. 4^5
CHAPITRE L X X X V I.
Du concile de Basic tenu du temps de l'empereur
Sigifmond et de Charles Z7II, au quinzième fiecle.
CvE que sont des états-généraux pour les rois,
les conciles le sont pour les papes ; mais ce qui se
ressemble le plus, diffère toujours. Dans les monar-
chies tempérées par l’esprit le plus républicain, les
états ne se sont jamais crus au-dessus des rois ,
quoiqu’ils aient déposé leurs souverains dans des
nécessités pressantes ou dans des troubles. Les élec-
teurs qui déposèrent l’empereur Venceslas ne se sont
jamais crus supérieurs à un empereur régnant. Les
cartes d’Arragon disaient au roi qu’ils élisaient : Nos
que valemos tanta coma vos, y que podemos mas que vos ;
mais quand le roi était couronné , ils ne s’expri-
maient plus ainsi, ils ne se disaient plus supérieurs
à celui qu’ils avaient fait leur souverain.
Mais il n’en est pas d’une assemblée d’évêques
de tant d’églises également indépendantes, comme
du corps d’un Etat monarchique. Ce corps a un
souverain , et les églises n’ont qu’un premier métro-
politain. Les matières de religion , la doctrine et Si un concile
la discipline ne peuvent être soumises à la décision dépostr^un
d’un seul homme, au mépris du monde entier. Les pape, unévê-
conciles sont donc supérieurs aux papes dans leçtue prince‘
même sens que mille avis doivent l’emporter sur un
seul. Reste à savoir, s’ils ont le droit de le déposer
comme les diètes de Pologne et les électeurs de
C c 3
CHAPITRE L X X X V I.
Du concile de Basic tenu du temps de l'empereur
Sigifmond et de Charles Z7II, au quinzième fiecle.
CvE que sont des états-généraux pour les rois,
les conciles le sont pour les papes ; mais ce qui se
ressemble le plus, diffère toujours. Dans les monar-
chies tempérées par l’esprit le plus républicain, les
états ne se sont jamais crus au-dessus des rois ,
quoiqu’ils aient déposé leurs souverains dans des
nécessités pressantes ou dans des troubles. Les élec-
teurs qui déposèrent l’empereur Venceslas ne se sont
jamais crus supérieurs à un empereur régnant. Les
cartes d’Arragon disaient au roi qu’ils élisaient : Nos
que valemos tanta coma vos, y que podemos mas que vos ;
mais quand le roi était couronné , ils ne s’expri-
maient plus ainsi, ils ne se disaient plus supérieurs
à celui qu’ils avaient fait leur souverain.
Mais il n’en est pas d’une assemblée d’évêques
de tant d’églises également indépendantes, comme
du corps d’un Etat monarchique. Ce corps a un
souverain , et les églises n’ont qu’un premier métro-
politain. Les matières de religion , la doctrine et Si un concile
la discipline ne peuvent être soumises à la décision dépostr^un
d’un seul homme, au mépris du monde entier. Les pape, unévê-
conciles sont donc supérieurs aux papes dans leçtue prince‘
même sens que mille avis doivent l’emporter sur un
seul. Reste à savoir, s’ils ont le droit de le déposer
comme les diètes de Pologne et les électeurs de
C c 3