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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Septieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome II): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794087]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49764#0531
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ESPAGNE. 521
effrénée débauche. Le gouvernement étant si saible 9
les mécontens , qui sont toujours le plus grand
nombre en tout temps et en tout pays, devinrent
très-forts en Castille. Ce royaume était gouverné
comme la France, l’Angleterre, l’Allemagne et tous
les Etats monarchiques de l’Europe l’avaient été ït
long-temps. Les vassaux partageaient l’autorité. Les
évêques n’étaient point princes souverains comme
en Allemagne; mais ils étaient seigneurs et grands
Vassaux, ainsi qu’en France.
Un archevêque de Tolède nommé CariUo , et
plusieurs autres évêques , se mirent à la tête de la
faction contre le roi. On vit renaître en Espagne
les mêmes désordres qui affligèrent la France sous
Louis le débonnaire, qui sous tant d'empereurs trou-
blèrent l’Allemagne, que nous verrons reparaître
encore en France sous Henri III y et désoler l’Angle-
terre sous Charles I.
Les rebelles devenus puissans déposèrent leur
roi en essigie. Jamais on ne s’était avisé iusque-là^01deilfuü-
ç . J J a lé en effigie.
d’une pareille cérémonie. On dressa un vaste théâtre
dans la plaine d’Avila. Une mauvaise statue de bois
représentant dom Henri , couverte des habits et
des ornemens royaux , fut élevée sur ce théâtre.,
Lasentencede déposition fut prononcée à la statue.
L’archevêque de Tolède lui ôta la couronne, un
autre l’épée, un autre le seeptre, et un jeune frère,
de Henri nommé Alfonfe , fut déclaré roi sur ce
même échafaud. Cette comédie fut accompagnée
de toutes les horreurs tragiques des guerres civiles.
La mort du jeune prince, à qui les conjurés avaient
donné le royaume, ne mit pas fin à ces troubles.
 
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