I
ET DE LOUIS XII. 9
Il n'y eut ni violence ni artifice, ni grandeur de
courage , ni scélératesse que Ce'far Borgia ne mît en
usage. Il employa pour envahir huit ou dix petites
villes , et pour se défaire de quelques petits seigneurs,
plus d’art que les Alexandre!, les Gengis , les Tamarlans,
les Mahomets n’en mirent à subjuguer une grande
partie de la terre. On vendit des indulgences pour
avoir une armée. Le cardinal Bembo allure que dans
les seuls domaines de Venise on en vendit pour près
de seize cents marcs d’or. On imposa le dixième sur
tous les revenus ecclésiastiques, sous prétexte d’une
guerre contre les Turcs : et il ne s’agissait que d une
petite guerre aux portes de Rome.
D’abord on sailit les places des Colonna et des Sacrilèges
7, x 1 -r» ri s . et meurtres.
SaveLli auprès de Rome. Borgia emporta par sorce et
par adresse Forli, Faënza, Rimini, Imola, Piombino ;
et dans ces conquêtes, la perfidie, l’assassinat, l’em-
poisonnement font une partie de ses armes. 11
demande au nom du pape des troupes et de l’artille-
rie au duc d’Urbin. Il s’en sert contre le duc d'Grbm
même , et lui ravit son duché. Il attire dans une
conférence le seigneur de la ville de Camerino ; il le
fait étrangler avec ses deux fils. Il engage par les
plus grands sermens le duc de Gravina, Oliverotto,
Pagolo Vitelli, et un autre, à venir traiter avec lui
auprès de Sinigaglia. L’embuscade était préparée. 11
fait massacrer impitoyablement Vitelli et Oliverotto.
Pourrait-on penser que Vitelli en expirant suppliât^ Excès de
son assaslin d’obtenir pour lui auprès du pape son ljpeiltino”’
père une indulgence à l’article de la mort? c’est
pourtant ce que disent les contemporains. Rien ne
montre mieux la faibleiïè humaine et le pouvoir de-
ET DE LOUIS XII. 9
Il n'y eut ni violence ni artifice, ni grandeur de
courage , ni scélératesse que Ce'far Borgia ne mît en
usage. Il employa pour envahir huit ou dix petites
villes , et pour se défaire de quelques petits seigneurs,
plus d’art que les Alexandre!, les Gengis , les Tamarlans,
les Mahomets n’en mirent à subjuguer une grande
partie de la terre. On vendit des indulgences pour
avoir une armée. Le cardinal Bembo allure que dans
les seuls domaines de Venise on en vendit pour près
de seize cents marcs d’or. On imposa le dixième sur
tous les revenus ecclésiastiques, sous prétexte d’une
guerre contre les Turcs : et il ne s’agissait que d une
petite guerre aux portes de Rome.
D’abord on sailit les places des Colonna et des Sacrilèges
7, x 1 -r» ri s . et meurtres.
SaveLli auprès de Rome. Borgia emporta par sorce et
par adresse Forli, Faënza, Rimini, Imola, Piombino ;
et dans ces conquêtes, la perfidie, l’assassinat, l’em-
poisonnement font une partie de ses armes. 11
demande au nom du pape des troupes et de l’artille-
rie au duc d’Urbin. Il s’en sert contre le duc d'Grbm
même , et lui ravit son duché. Il attire dans une
conférence le seigneur de la ville de Camerino ; il le
fait étrangler avec ses deux fils. Il engage par les
plus grands sermens le duc de Gravina, Oliverotto,
Pagolo Vitelli, et un autre, à venir traiter avec lui
auprès de Sinigaglia. L’embuscade était préparée. 11
fait massacrer impitoyablement Vitelli et Oliverotto.
Pourrait-on penser que Vitelli en expirant suppliât^ Excès de
son assaslin d’obtenir pour lui auprès du pape son ljpeiltino”’
père une indulgence à l’article de la mort? c’est
pourtant ce que disent les contemporains. Rien ne
montre mieux la faibleiïè humaine et le pouvoir de-