174 DE ZUINGLE.
donné une religion au peuple, mais àBàle ce fut le
peuple qui contraignit le sénat à la recevoir. Il y
avait déjà alors treize cantons suisses : Lucerne et
quatre des plus petits et des plus pauvres , Zug ,
Schwitz, Uri, Underwald, étant demeurés attachés
à la communion romaine, commencèrent la guerre
civile contre les autres. Ce fut la première guerre
de religion entre les catholiques et les réformés. Le
curé Zuingle se mit à la tête de l’armée proteftante.
153 i. H fut tué dans le combat, regardé comme un saint
martyr par son parti, et comme un hérétique détes-
table par le parti opposé : les catholiques vainqueurs
firent écarteler son corps par le bourreau , et le
jetèrent ensuite dans les flammes. Ce sont- là les pré-
ludes des fureurs auxquelles on s’emporta depuis.
Ce fameux Zuingle, en établilsant sa secte , avait
paru plus zélé pour la liberté que pour le christia-
nisme. Il croyait qu’il suffisait d’être vertueux pour
être heureux dans l’autre vie , et que Caton et Saint
Paul, Numa et Abraham jouisfaient de la même béa-
titude. Ce sentiment est devenu celui d’une infinité
de savans modérés. Ils ont pensé qu’il était abomi-
nable de regarder le père de la nature comme Je
tyran de presque tout le genre humain , et le bien-
faiteur de quelques personnes dans quelques petites
contrées. Ces savans se sont trompés sans doute :
mais qu’il est humain de se tromper ainsi !
La religion de Zuinyle s’appela depuis le calvinifrne*
Calvin lui donna son nom , comme Amcric Vefpuce
donna le sien au nouveau monde découvert par
1531. Càlomb. Voilà en peu d’années trois Eglises nouvelles ;
celle de Luther, celle deZuinyle, celle d’Angleterre,
donné une religion au peuple, mais àBàle ce fut le
peuple qui contraignit le sénat à la recevoir. Il y
avait déjà alors treize cantons suisses : Lucerne et
quatre des plus petits et des plus pauvres , Zug ,
Schwitz, Uri, Underwald, étant demeurés attachés
à la communion romaine, commencèrent la guerre
civile contre les autres. Ce fut la première guerre
de religion entre les catholiques et les réformés. Le
curé Zuingle se mit à la tête de l’armée proteftante.
153 i. H fut tué dans le combat, regardé comme un saint
martyr par son parti, et comme un hérétique détes-
table par le parti opposé : les catholiques vainqueurs
firent écarteler son corps par le bourreau , et le
jetèrent ensuite dans les flammes. Ce sont- là les pré-
ludes des fureurs auxquelles on s’emporta depuis.
Ce fameux Zuingle, en établilsant sa secte , avait
paru plus zélé pour la liberté que pour le christia-
nisme. Il croyait qu’il suffisait d’être vertueux pour
être heureux dans l’autre vie , et que Caton et Saint
Paul, Numa et Abraham jouisfaient de la même béa-
titude. Ce sentiment est devenu celui d’une infinité
de savans modérés. Ils ont pensé qu’il était abomi-
nable de regarder le père de la nature comme Je
tyran de presque tout le genre humain , et le bien-
faiteur de quelques personnes dans quelques petites
contrées. Ces savans se sont trompés sans doute :
mais qu’il est humain de se tromper ainsi !
La religion de Zuinyle s’appela depuis le calvinifrne*
Calvin lui donna son nom , comme Amcric Vefpuce
donna le sien au nouveau monde découvert par
1531. Càlomb. Voilà en peu d’années trois Eglises nouvelles ;
celle de Luther, celle deZuinyle, celle d’Angleterre,