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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0203
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ET DE SERVET.

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de crier et de faire crier que DIEU demandait l’exé-
cution de Michel Servet, il le fit brûler vif, et jouit de
sou supplice, lui qui, s’il eût mis le pied en France,
eût été brûlé lui-même ; lui qui avait élevé si forte-
ment sa voix contre les persécutions.
Cette barbarie d’ailleurs qui s’autorisait du nom
de justice pouvait être regardée comme une insulte
aux droits des nations : un Espagnol qui passait par
une ville étrangère était - il justiciable de cette ville,
pour avoir publié ses sentimens, sans avoir dogma-
tisé ni dans cette ville ni dans aucun lieu de sa
dépendance ?
Ce qui augmente encore l’indignation et la pitié,
c’est que Servet, dans ses ouvrages publiés, reconnaît
nettement la divinité éternelle de JESUS-CHRIST ; il
déclara dans le cours de son procès qu’il était forte-
ment persuadé que JESUS-CHRIST était le fils de
DIEU, engendré de toute éternité du Père ; et conçu
par le SŒsprit dans le sein de la vierge Marie. Calvin
pour le perdre produisit quelques lettres secrètes
de cet infortuné, écrites long-temps auparavant à
ses amis en termes hasardés.
Cette catastrophe déplorable n’arriva qu^en 1553 ,
dix-huit ans après que Genève eut rendu son arrêt
contre la religion romaine ; mais je la place ici pour
mieux faire connaître le caractère de Calvin , qui
devint l’apôtre de Genève et des réformés de France.
Il semble aujourd’hui qu’on faite amende honorable
aux cendres de Servet : de savans pasteurs des égliteè
protestantes , et même les plus grands philosophes,
•nt embrassé ses sentimens et ceux de Socin. lisent
Ejjaifur les mœurs , etc. Tome III. N
 
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