DE FERNAND CORTEZ. 323
compte au roi du succès de leurs usages , et les
médecins en tenaient registre à leur manière sans
avoir l’usage de l’écriture. Les autres espèces de
magnificence ne marquent que le progrès des arts ;
celle-là marque le progrès de la morale.
S’il n’était pas de la nature humaine de réunir le
meilleur et le pire , on ne comprendrait pas comment
cette morale s’accordait avec les sacrifices humains
dont le sang regorgeait à Mexico devant l’idole de
Vifiliputsli, regardé comme le dieu des armées. Les
ambassadeurs de Motezuma dirent à Cortcz, à ce qu’on
prétend , que leur maître avait sacrifié dans ses Sacrifices
guerres près de vingt mille ennemis chaque annéed homtnes*
dans le grand temple de Mexico. C’est une très-
grande exagération ; on sent qu’on a voulu colorer
par-là les injustices du vainqueur de Motezuma}
mais enfin, quand les Espagnols entrèrent dans ce
temple , ils trouvèrent parmi ses ornemens des
crânes d’hommes suspendus comme des trophées.
C’est ainsi que l’antiquité nous peint le temple de
Diane dans la Chersonèse taurique.
Il n’y a guère de peuples dont la religion n’ait
été inhumaine et sanglante ; vous savez que les Gau-
lois , les Carthaginois, les Syriens , les anciens Grecs
immolèrent des hommes. La loi des Juifs semblait
permettre ces sacrifices ; il est dit dans le Lévitique :
Si une ame vivante a été promise à DIEU , on ne pourra la
racheter , il faut qu elle meure. Les livres des Juifs rap-
portent que, quand ils envahirent le petit pays des
Cananéens, ils massacrèrent dans plusieurs villages
les hommes , les femmes, les enfans et les animaux
domestiques , parce qu’ils avaient été dévoués. C’est
X 2,
compte au roi du succès de leurs usages , et les
médecins en tenaient registre à leur manière sans
avoir l’usage de l’écriture. Les autres espèces de
magnificence ne marquent que le progrès des arts ;
celle-là marque le progrès de la morale.
S’il n’était pas de la nature humaine de réunir le
meilleur et le pire , on ne comprendrait pas comment
cette morale s’accordait avec les sacrifices humains
dont le sang regorgeait à Mexico devant l’idole de
Vifiliputsli, regardé comme le dieu des armées. Les
ambassadeurs de Motezuma dirent à Cortcz, à ce qu’on
prétend , que leur maître avait sacrifié dans ses Sacrifices
guerres près de vingt mille ennemis chaque annéed homtnes*
dans le grand temple de Mexico. C’est une très-
grande exagération ; on sent qu’on a voulu colorer
par-là les injustices du vainqueur de Motezuma}
mais enfin, quand les Espagnols entrèrent dans ce
temple , ils trouvèrent parmi ses ornemens des
crânes d’hommes suspendus comme des trophées.
C’est ainsi que l’antiquité nous peint le temple de
Diane dans la Chersonèse taurique.
Il n’y a guère de peuples dont la religion n’ait
été inhumaine et sanglante ; vous savez que les Gau-
lois , les Carthaginois, les Syriens , les anciens Grecs
immolèrent des hommes. La loi des Juifs semblait
permettre ces sacrifices ; il est dit dans le Lévitique :
Si une ame vivante a été promise à DIEU , on ne pourra la
racheter , il faut qu elle meure. Les livres des Juifs rap-
portent que, quand ils envahirent le petit pays des
Cananéens, ils massacrèrent dans plusieurs villages
les hommes , les femmes, les enfans et les animaux
domestiques , parce qu’ils avaient été dévoués. C’est
X 2,