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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0398
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388 DE LA CHINE*

Petit peuple
par-tout sot
et fripon.

Enfans
trouvés.

(1$) C’cstune suite naturelle de l’inégalité que les mauvaises lois met-
tent entre les fortunes,et de cette quantité d’hommes que le culte religieux,
une jurisprudence compliquée , un système fiscal, absurde et tyrannique,
l’agiotage et la manie des grandes armées, obligent le peuple d'entretenir
aux dépens de son travail. Il n’y a de populace ni à Genève , ni dans
la principauté de Neuchâtel. Il y en a beaucoup moins en Hollande et
en Angleterre qu’en France , moins dans les pays protestans que dans
les pays catholiques. Dans tout pays qui aura de bonnes lois, le peuple
même aura le temps de s’instruire , et d’acquérir le petit nombre d’idées
dont il a besoin pour se conduire par la raison.

Turcs. Enfin les Chinois avaient chassé leurs maîtres^
et les Grecs il’ont pas imaginé de secouer le joug
de leurs vainqueurs.
. Quand nous parlons de la sagesse qui a présidé
quatre mille ans à la constitution de la Chine , nous
ne prétendons pas parler de la populace ; elle est
en tout pays uniquement occupée du travail des
mains. (15) L’esprit d’une nation réside toujours
dans le petit nombre qui fait travailler le grand ,
est nourri par lui, et le gouverne. Certainement cet
esprit de la nation chinoise est le plus ancien
monument de la raison qui soit sur la terre.
Ce gouvernement, quelque beau qu’il fût , était
nécessairement infecté de grands abus attachés à la
condition humaine , et sur-tout à un vaste empire.
Le plus grand de ces abus , qui n’a été corrigé que
dans ces derniers temps , était la coutume des
pauvres d’exposer leurs enfans , dans l’espérance
qu’ils seraient recueillis par les riches. Il périmait
ainsi beaucoup de sujets. L’extrême population
empêchait le gouvernement de prévenir ces pertes.
On regardait les hommes comme les fruits des
arbres , dont on laiiTe périr sans regret une partie,
quand il en reste suffisamment pour la nourriture.
 
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