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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0489
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REINE D’ANGLETERRE. 479
espagnoles ; elle l’empêche de Succomber. Autrefois
les rois d’Angleterre dépeuplaient leurs Etats pour
se mettre en polsession du trône de France : mais
les intérêts et les temps sont tellement changés
qu’elle envoie des secours réitérés à Henri IV pour
l’aider à conquérir son patrimoine. C’est avec ce
secours que Henri assiégea enfin Paris , et que sans
le duc de Parme , ou sans son extrême indulgence
pour les afîiégés , il eût mis la religion protestante
sur le trône. C’était ce qu’ Elifabeth avait extrêmement
à cœur. On aime à voir ses soins réussir, à ne point
perdre le fruit de ses dépenses. La haine contre la
religion catholique s’était encore fortifiée dans son
cœur depuis qu’elle avait été excommuniée par
Pie V et par Sixte-Quint ; ces deux papes l’avaient
déclarée indigne et incapable de régner ; et plus
Philippe II se déclarait le protecteur de cette religion,
plus Elifabeth en était l’ennemie passionnée. Il n’y
eut point de ministre protestant plus affligé qu’elle,
quand elle apprit l’abjuration de Henri IV. Sa lettre Belle lettre
à ce monarque est bien remarquable : Vous m'osfrez'1 Henri 1 '
votre amitié comme à votre feur je sais que je l’ai méritée,
et certes à un grand prix ; je ne m’en repentirais pas jî vous
ri aviez pas changé de père. Je ne puis plus être votre fœur
de père ; car j'aimerai toujours plus chèrement celui qui
mejl propre que celui qui vous a adopté. Ce billet fait
voir en même temps son cœur , son esprit et
l’énergie avec laquelle elle s’exprimait dans une
langue étrangère.
Malgré cette haine contre la religion romaine , Jésuites
il est sûr qu’elle ne fut point sanguinaire avec lespendus-
catholiques de son royaume , comme Marie l’avait 1 58 s-
 
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