Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0490
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
Comte à'Ef-
[ex.

480 ELISABETH,
été avec les protestans. Il est vrai que le jésuite
Créton, le jésuite Campian et d’autres furent pendus ,
dans le temps même que le duc d’Anjou , frère de
Henri III, préparait tout à Londres pour son mariage
avec la reine, lequel ne se Ht point; mais cesjésuites
furent unanimement condamnés pour des conspi-
rations et des séditions dont ils furent accusés :
l’arrêt fut donné sur les dépositions des témoins. Il
se peut que ces victimes fussent innocentes ; mais
ausli la reine était innocente de leur mort, puisque
les lois seules avaient agi : nous n’avons d’ailleurs
nulle preuve de leur innocence; et les preuvesjuri-
diques de leurs crimes subsistent dans les archives
de l'Angleterre.
Plulieurs personnes en France s'imaginent encore
Elijabeth ne fit périr le comte d'EjJ'ex que par une
jalousie de femme; elles le croient sur la foi d’une
tragédie et d'un roman. Mais quiconque a un peu lu
sait que la reine avait alors soixante et huit ans,
que le comte d’Essex fut coupable d’une révolte
ouverte, fondée sur le déclin même de l’âge de la
reine , et sur l’espérance de profiter du déclin de sa
puissance; qu’il fut enfin condamné par ses pairs,
lui et ses complices.
Lajustice, plus exactement rendue sous le règne
d Elifabcth. que sous aucun de ses prédécesseurs , fut
un des fermes appuis de son administration. Les
finances ne furent employées qu’à défendre l’Etat.
Elle eut des favoris , et n’en enrichit aucun aux
dépens de la patrie. Son peuple fut son premier
favori, non qu’elle l’aimât en effet ; mais elle sentait
que
 
Annotationen