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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Dix-Huitieme = Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations, Tome III): Essai Sur Les Moeurs Et L'Esprit Des Nations — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1785 [VD18 90794095]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49765#0514
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5^4 MASSACRE
quoiqu’il ne le fût plus , rassembla les débris de
l’armée vaincue , et rendit la victoire des royalistes
inutile. La reine de Navarre Jeanne d'Albret , veuve
du faible Antoine , présenta son fils à l’armée , le fit
reconnaître chef du parti ; de sôrte que Henri /P ,
le meilleur des rois de France , fut, ainsi que le bon
roi Louis XII, rebelle avant que de régner (jt).
L’amiral Coligni fut le chef véritable et du parti et de
l’armée , et servit de père à Henri IV et aux princes
delamaison de Condé, Il soutint seul le poids de cette
cause malheureuse , manquant d’argent, et cependant
ayant des troupes ; trouvant l’art d’obtenir des
Journée desecours allemands , sans pouvoir les acheter ; vaincu
, ‘encore à la lournée de Moncontour dans le Poitou
I56Q. ,, , j , A 1
par 1 armee du duc d Anjou , et réparant toujours
les ruines de son parti.
Il n'y avait point alors de manière uniforme de
combattre. L’infanterie allemande et suilse ne se
servait que de longues piques ; la française employait
plus ordinairement des arquebuses avec de courtes
hallebardes : la cavalerie allemande se servait de
pistolets ; la française ne combattit guère qu’avec
(21) Il fut le chef et l’allié des rebelles de France, car un roi de
Navarre ,’ souverain d’un royaume indépendant de la France , même
féodalement , n’était pas plus un rebelle en fesant la guerre à Charles que
Philippe H souverain de l’Artois et de la France, et en cette qualité vassai
de la couronne. II faut observer aulli que Louis Xll ne fit la guerre que
pour soutenir ses prérogatives et tes projets d’ambition, au lieu que Henri IV
défendait les lois de la nation, et les droits des citoyens. Les moyens qu’il
employait pouvaient être illégitimes, mais c’était en faveur d’une cause
juste qu’il les employait. Ni les catholiques ni les protestans n’avaient
certainement le droit de faire la guerre civile; mais les protestans ne la
firent jamais que pour soutenir la liberté de conscience, ce droit légitime
de tous les hommes ; et les catholiques ne la fesaient au contrair e que pour
maintenir une intolérance tyrannique.
 
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