DU JAPON.
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ce qu’ils avaient fait en Amérique ; il n’est pas
étonnant que les Japonais fussent alarmés.
L’empereur du Japon dès l’an 1586 proscnvit la ChristiamT-
religion chrétienne; l’exercice en fut défendu aux
Japonais sous peine de mort : mais comme on per-
mettait toujours le commerce aux Portugais et aux
Espagnols , leurs millionnaires fesaient dans le
peuple autant de proielytes qu’on en condamnait
aux supplices. Le gouvernement défendit aux mar-
chands étrangers d’introduire des prêtres chrétiens
dans le pays : malgré cette défense , le gouverneur
des îles Philippines envoya des Cordeliers en ambas-
sade à l’empereur japonais. Ces ambassadeurs com-
mencèrent par faire construire une chapelle publique
dans la ville capitale nommée Méaco ; ils furent
chassés , et la persécution redoubla. Il y eut long-
temps des alternatives de cruauté et d’indulgence.
Il est évident que la raison d’Etat fut la seule cause
des persécutions , et qu’on ne se déclara contre la
religion chrétienne que par la crainte de la voir
servir d’instrument aux entreprises des Espagnols.
Car jamais on ne persécuta au Japon la religion
de Confucius , quoiqu’apportée par un peuple dont
les Japonais sont jaloux , et auquel ils ont Ibuvent
fait la guerre.
Le savant et judicieux observateur Kempfer , qui
a si long-temps été sur les lieux , nous dit que
l’an 1674 011 fit E dénombrement des habitans de
IVléaco. Il y avait douze religions dans cette capitale, Toutes les
qui vivaient toutes en paix : et ces douze sectessectesenpaix
composaient plus de quatre cents mille habitans,"
sans compter la cour nombreuse du daïri souverain
Y e
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ce qu’ils avaient fait en Amérique ; il n’est pas
étonnant que les Japonais fussent alarmés.
L’empereur du Japon dès l’an 1586 proscnvit la ChristiamT-
religion chrétienne; l’exercice en fut défendu aux
Japonais sous peine de mort : mais comme on per-
mettait toujours le commerce aux Portugais et aux
Espagnols , leurs millionnaires fesaient dans le
peuple autant de proielytes qu’on en condamnait
aux supplices. Le gouvernement défendit aux mar-
chands étrangers d’introduire des prêtres chrétiens
dans le pays : malgré cette défense , le gouverneur
des îles Philippines envoya des Cordeliers en ambas-
sade à l’empereur japonais. Ces ambassadeurs com-
mencèrent par faire construire une chapelle publique
dans la ville capitale nommée Méaco ; ils furent
chassés , et la persécution redoubla. Il y eut long-
temps des alternatives de cruauté et d’indulgence.
Il est évident que la raison d’Etat fut la seule cause
des persécutions , et qu’on ne se déclara contre la
religion chrétienne que par la crainte de la voir
servir d’instrument aux entreprises des Espagnols.
Car jamais on ne persécuta au Japon la religion
de Confucius , quoiqu’apportée par un peuple dont
les Japonais sont jaloux , et auquel ils ont Ibuvent
fait la guerre.
Le savant et judicieux observateur Kempfer , qui
a si long-temps été sur les lieux , nous dit que
l’an 1674 011 fit E dénombrement des habitans de
IVléaco. Il y avait douze religions dans cette capitale, Toutes les
qui vivaient toutes en paix : et ces douze sectessectesenpaix
composaient plus de quatre cents mille habitans,"
sans compter la cour nombreuse du daïri souverain
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