ROI DE SUEDE. 83
Le vent ayant dissipé ce brouillard , les Saxons
virent le roi de Suède marchant déjà à eux.
Le maréchal Steinau ne perdit pas un moment: Il bat 1^
à peine aperçut-il les Suédois qu’il fondit sur euxSax01iSs
avec la meilleure partie de sa cavalerie. Le choc
violent de cette troupe , tombant sur les Suédois
dans l’instant qu’ils formaient leurs bataillons , les
mit en désordre. Ils s’ouvrirent, ils surent rompus
et poursuivis jusque dans la rivière. Le roi de Suède
les rallia le moment d’après au milieu de l’eau , aussi
aisément que s’il eût sait une revue. Alors ses soldats
marchant plus serrés qu’auparavant repoussèrent
le maréchal Steinau, et s’avancèrent dans la plaine.
Steinau sentit que ses troupes étaient étonnées : il
les fit retirer en habile homme dans un lieu sec,
ssanqué d’un marais et d’un bois où était son artil-
lerie. L’avantage du terrain , et le temps qu’il avait
donné aux Saxons de revenir de leur première
surprise , leur rendit tout leur courage. Charles ne
balança pas à les attaquer : il avait avec lui quinze
mille hommes, Steinau et le duc de Courlande environ,
douze mille , n’ayant pour toute artillerie qu’un
canon de fer sans affût. La bataille fut rude et
sanglante : le duc eut deux chevaux tués sous lui :
il pénétra trois fois au milieu de la garde du roi ;
mais ensin ayant été renversé de son cheval d’un,
coup de crosse de mousquet, le désordre se mit
dans son armée , qui ne disputa plus la victoire.
Ses cuirassiers le retirèrent avec peine , tout froiffé
et a demi-mort, du milieu de la mêlée , et de dessous
les chevaux qui le foulaient aux pieds.
Le roi de Suède, après sa victoire, court à
F z
Le vent ayant dissipé ce brouillard , les Saxons
virent le roi de Suède marchant déjà à eux.
Le maréchal Steinau ne perdit pas un moment: Il bat 1^
à peine aperçut-il les Suédois qu’il fondit sur euxSax01iSs
avec la meilleure partie de sa cavalerie. Le choc
violent de cette troupe , tombant sur les Suédois
dans l’instant qu’ils formaient leurs bataillons , les
mit en désordre. Ils s’ouvrirent, ils surent rompus
et poursuivis jusque dans la rivière. Le roi de Suède
les rallia le moment d’après au milieu de l’eau , aussi
aisément que s’il eût sait une revue. Alors ses soldats
marchant plus serrés qu’auparavant repoussèrent
le maréchal Steinau, et s’avancèrent dans la plaine.
Steinau sentit que ses troupes étaient étonnées : il
les fit retirer en habile homme dans un lieu sec,
ssanqué d’un marais et d’un bois où était son artil-
lerie. L’avantage du terrain , et le temps qu’il avait
donné aux Saxons de revenir de leur première
surprise , leur rendit tout leur courage. Charles ne
balança pas à les attaquer : il avait avec lui quinze
mille hommes, Steinau et le duc de Courlande environ,
douze mille , n’ayant pour toute artillerie qu’un
canon de fer sans affût. La bataille fut rude et
sanglante : le duc eut deux chevaux tués sous lui :
il pénétra trois fois au milieu de la garde du roi ;
mais ensin ayant été renversé de son cheval d’un,
coup de crosse de mousquet, le désordre se mit
dans son armée , qui ne disputa plus la victoire.
Ses cuirassiers le retirèrent avec peine , tout froiffé
et a demi-mort, du milieu de la mêlée , et de dessous
les chevaux qui le foulaient aux pieds.
Le roi de Suède, après sa victoire, court à
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