Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
98 HISTOIRE DE CHARLES XII
Elle vint donc au camp des Suédois en Lithuanie,
et s’adressa d’abord au comte Piper, qui lui promit
trop légèrement une audience de son maître. La
comtesse , parmi les perfections qui la rendaient
une des plus aimables personnes de l’Europe, avait
le talent singulier de parler les langues de plusieurs
pays qu’elle n’avait jamais vus , avec autant de
déheatesse que si elle y était née ; elle s’amusait
même quelquefois à faire des vers srançais , qu’on
eût pris pour être d’une personne née à Versailles.
Elle en composa pour Charles XII , que l’histoire
ne doit point omettre. Elle introduirait les dieux
de la fable, qui tous louaient les différentes vertus
de Charles. La pièce Unisiait ainsi :
' ' I - ■ : ;
Ensin, chacun des dieux , diseourant à sa gloire,
Le plaçait par avance au temple de mémoire :
Mais Vénus ni Bacchus n’en dirent pas un mot.'
Tant d’esprit et d’agrémens étaient perdus auprès
d’un homme tel que le roi de Suède. Il relusa cons-
tamment de la voir. Elle prit le parti de se trouver
sur son chemin , dans les fréquentes promenades
qu’il fesait à cheval. Effectivement elle le rencontra
un jour dans un sentier fort étroit : elle deseendit
de carrosse dès qu’elle l’aperçut : le roi la salua 5
sans lui dire un seul mot, tourna la bride de son
cheval, et s’en retourna dans l’instant ; de sorte que
la comtesse de Korâgsmark ne remporta de son voyage
que la satisfaction de pouvoir croire que le roi de
Suède ne redoutait qu’elle.
Il fallut alors que le roi de Pologne se jetât dans
les bras du sénat. Il lui fit des propositions par le
 
Annotationen