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SERMON
des temps de trouble et de terreur, doit être aboli
dans les jours de paix et de sécurité.
Le protestant a craint autrefois que le catholique
n’apportât.]a transsubstantiation, les reliques,les taxes
romaines et l’esclavage dans sa ville. Le catholique a
craint que le protestant ne vînt attrister la Tienne par
sa manière d’expliquer l’Evangile , et par le pédan-
tisme reproché aux consistoires. Pour avoir la paix il
fallut renoncer à l’humanité. Mais les temps sont
changés; lacontroverse, les disputes de l’école qui
ont si long-temps allumé par-tout la discorde, sont
aujourd’hui l’objet du mépris de tous les honnêtes
gens de l’Europe.
S’il est encore des fanatiques , il n’est point de
bourgeois , de cultivateur, d’artisan qui les écoute. La
lumière se répand de proche en proche, et la religion
ne fait presque plus de mal.
Qui est celui d’entre vous qui n’affermera pas son
champ et sa vigne à un anabaptiste, à un quaker, à
un socinien , à un memnoniste, à un piétiste, à un
morave , à un papiste , s’il est sûr qu’il fera un meilleur
marché avec cet étranger qu’avec un homme de votre
ville, fermement attaché au système de Zwinglc? Les
terres de Genève ne sont cultivées que par des papilles
savoyards : ce sont des papistes lombards qui labourent
les champs des cantons que nous possédons dans le
Milanais; et plus d’un protestant fabrique des toiles,
dont la vente enfle le trésor de l’abbé de S£ Gall.
Or , si la malheureuse division que les différentes
sectes du christianisme ont mise entre les hommes,
n’empêchent pas qu’ils ne travaillent les uns pour les
autres, dans le seul but de gagner quelque argent,
pourquoi
SERMON
des temps de trouble et de terreur, doit être aboli
dans les jours de paix et de sécurité.
Le protestant a craint autrefois que le catholique
n’apportât.]a transsubstantiation, les reliques,les taxes
romaines et l’esclavage dans sa ville. Le catholique a
craint que le protestant ne vînt attrister la Tienne par
sa manière d’expliquer l’Evangile , et par le pédan-
tisme reproché aux consistoires. Pour avoir la paix il
fallut renoncer à l’humanité. Mais les temps sont
changés; lacontroverse, les disputes de l’école qui
ont si long-temps allumé par-tout la discorde, sont
aujourd’hui l’objet du mépris de tous les honnêtes
gens de l’Europe.
S’il est encore des fanatiques , il n’est point de
bourgeois , de cultivateur, d’artisan qui les écoute. La
lumière se répand de proche en proche, et la religion
ne fait presque plus de mal.
Qui est celui d’entre vous qui n’affermera pas son
champ et sa vigne à un anabaptiste, à un quaker, à
un socinien , à un memnoniste, à un piétiste, à un
morave , à un papiste , s’il est sûr qu’il fera un meilleur
marché avec cet étranger qu’avec un homme de votre
ville, fermement attaché au système de Zwinglc? Les
terres de Genève ne sont cultivées que par des papilles
savoyards : ce sont des papistes lombards qui labourent
les champs des cantons que nous possédons dans le
Milanais; et plus d’un protestant fabrique des toiles,
dont la vente enfle le trésor de l’abbé de S£ Gall.
Or , si la malheureuse division que les différentes
sectes du christianisme ont mise entre les hommes,
n’empêchent pas qu’ils ne travaillent les uns pour les
autres, dans le seul but de gagner quelque argent,
pourquoi