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74 CONFESSIO N.
qu’après lui avoir parlé de plusieurs apparitions qu’il
avait eues, il montra à ce jésuite un couteau sur la
lame duquel un cœur et une croix étaient gravés , et
qu’il dit ces propres mots au jésuite : Ce cœur indique
que le cœur du roi doit être porté à faire la guerre aux
huguenots.
Peut-être si ce d'Aubigni avait eu allez de zèle et
de prudence pour faire instruire le roi de ces paroles,
peut-être s’il avait dépeint l’homme qui les avait
prononcées , le meilleur des rois n’aurait pas été
aslassiné.
Le vingtième auguste ou août, l'année 1610, trois
mois après la mort de Henri H7, dont les blessures
saignaient dans le cœur de tous les Français, l’avocat-
général Servin, dont la mémoire est encore illustre ,
requit qu’on fit ligner aux jésuites les quatre articles
sui van s.
i°. Que le concile est au-dessus du pape.
2°. Que le pape ne peut priver le roi d’aucun de
ses droits par l’excommunication.
3°. Que les eccléûastiques sont entièrement sou-
rnis au roi comme les autres.
4°. Qu’un prêtre qui sait par la confession une
conspiration contre le roi et l’Etat, doit la révéler
aux magistrats.
Le 22, le parlement rendit un arrêt par lequel il
défendait aux jésuites d’enseigner la jeunesse avant
d’avoir signé ces quatre articles ; mais la cour de
Rome était alors si puissante , et celle de France si
faible , que cet arrêt fut inutile.
Un fait qui mérite d’être observé, c’est que cette
même cour de Rome , qui ne voulait pas qu’on