Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Quarantieme = Dictionn. Philosoph., Tome IV): Dictionnaire Philosophique — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1786 [VD18 90793366]

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.49786#0179
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
E X T R E M E.

171

Il en faut dire autant de la médecine, de cet art
d’opérer de la tête et de la main , pour rendre à la
vie un homme qui va la perdre.
Le premier qui saigna et purgea à propos un
homme tombé en apoplexie, le premier qui imagina
de plonger un bistouri dans la vessie pour en tirer un
caillou, et de refermer la plaie, le premier qui sut
prévenir la gangrène dans une partie du corps , étaient
sans doute des hommes presque divins , et ne relsem-
blaient pas aux médecins de Molière.
Descendez de ce t exemple palpable à des expérien ces
moins frappantes et plus équivoques ; vous voyez des
fièvres , des maux de toute espèce, qui se guérissent
sans qu’il soit bien prouvé si c’est la nature ou le
médecin qui les a guéries ; vous voyez des maladies
dont l’issue ne peut se deviner; vingt médecins s’y
trompent, celui qui a le plus d’esprit, le coup d’œil
plus juste , devine le caractère de la maladie. Il y a
donc un art ; et l’homme supérieur en connaît les
finesses. Ainsi la Peyronie devina qu’un homme de la
cour devait avoir avalé un os pointu qui lui avait
causé un ulcère, et le mettait en danger de mort. Ainsi
Poerhaave devina la cause de la maladie aussi inconnue
que cruelle d’un comte de Paflenaar. Il y a donc
réellement un art de la médecine ; mais dans tout art
il y a des Virgile et des Manias.
Dans la jurisprudence , prenez une cause nette,
dans laquelle la loi parle clairement; une lettre de
change bien faite, bien acceptée , il faudra par tout
pays que l’accepteur soit condamné à la payer. Il y
a donc une jurisprudence utile , quoique dans mille
cas , les jugemens soient arbitraires pour le malheur
 
Annotationen