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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Oth.]; Haas, Wilhelm [Oth.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Quarante-Deuxieme = Dictionn. Philosoph., Tome VI): Dictionnaire Philosophique — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen. Avec des caractères de G. Haas, 1786 [VD18 90793382]

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.49788#0447
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PROPRIÉTÉ. 439
le souverain, pour le bien et le maintien de l’Etat.
C’est cette propriété qui a contribué sur-tout à la
richesse de l’Angleterre, de la France et des villes
libres d’Allemagne. Les souverains qui affranchirent
les terrains dont étaient composés leurs domaines,
en recueillirent d’abord un grand avantage ; puisqu’on
acheta chèrement ces franchises : et ils en retirent
aujourd’hui un bien plus grand, sur-tout en Angle-
terre et en France, par les progrès de l’industrie et du
commerce.
L’Angleterre donna un grand exemple au seizième
siècle, lorsqu’on affranchit les terres dépendantes de
l’Eglise et des moines. C’était une chose bien odieuse,
bien préjudiciable à un Etat, de voir des hommes
voués par leur institut à l’humilité et à la pauvreté,
devenus les maîtres des plus belles terres du royaume,
traiter les hommes, leurs frères, comme des animaux
de service,faits pour porter leurs fardeaux.La grandeur
de ce petit nombre de prêtres avilissait la nature
humaine. Leurs richesses particulières appauvrissaient
le reste du royaume. L’abus a été détruit; et
l’Angleterre est devenue riche.
Dans tout le reste de l’Europe, le commerce n’a
fleuri, les arts n’ont été en honneur, les villes ne se
sont accrues et embellies, que quand les serfs de la
couronne et de l’Eglise ont eu des terres en propriété.
Et ce qu’on doit soigneusement remarquer, c’est que
si l’Eglise y a perdu des droits qui ne lui appartenaient
pas, la couronne y a gagné l’extension de ses droits
légitimes: car l’Eglise, dont la première institution
çst d’imiter son législateur humble et pauvre, n’est
point faite originairement pour s’engraisser du fruit
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