50 RAISON.
on ne recueil lit de profit ni de gloire dans cette carrière
honteuse. De tous ces libelles contre Louis XIV,
il n’en est pas un seul aujourd’hui qui soit un livre
de bibliothèque, et qui ne soit tombé dans un oubli
prosond. De cent combats meurtriers livrés dans une
guerre, et dont chacun semblait devoir décider du
destin d’un Etat, il en est à peine trois ou quatre qui
laisseut un long souvenir ; les événemens tombent les
uns sur les autres, comme les feuilles dans l’automne
pour disparaître sur la terre; et un gredin voudrait
que son libelle obscur demeurât dans la mémoire des
hommes ? Le gredin vous répond : On se sou vient des
vers d’Horace contre Pantolabus, contre Nomcntanus; et
de ceux de Boileau contre Cotin et l’abbé de Pure. On
réplique au gredin : Ce ne sont point là des libelles ;
si tu veux mortisier tes adversaires, tâche d’imiter
Boileau et PI or ace : mais quand tu auras un peu de
leur bon sens et de leur genie, tu ne feras plus de
libelles.
R.
RAISON.
_I_) ANS le temps que toute la France était folle du
système de Lato, et qu’il était contrôleur-général,
un homme qui avait toujours raison vint lui dire eu
prtsence d’une grande ailemblée:
Monsieur, vous êtes Je plus grand fou, le plus
grand sot, ou le plus grand fripon, qui ait encore paru
parmi nous; etc’est beaucoup due: voici comme je
on ne recueil lit de profit ni de gloire dans cette carrière
honteuse. De tous ces libelles contre Louis XIV,
il n’en est pas un seul aujourd’hui qui soit un livre
de bibliothèque, et qui ne soit tombé dans un oubli
prosond. De cent combats meurtriers livrés dans une
guerre, et dont chacun semblait devoir décider du
destin d’un Etat, il en est à peine trois ou quatre qui
laisseut un long souvenir ; les événemens tombent les
uns sur les autres, comme les feuilles dans l’automne
pour disparaître sur la terre; et un gredin voudrait
que son libelle obscur demeurât dans la mémoire des
hommes ? Le gredin vous répond : On se sou vient des
vers d’Horace contre Pantolabus, contre Nomcntanus; et
de ceux de Boileau contre Cotin et l’abbé de Pure. On
réplique au gredin : Ce ne sont point là des libelles ;
si tu veux mortisier tes adversaires, tâche d’imiter
Boileau et PI or ace : mais quand tu auras un peu de
leur bon sens et de leur genie, tu ne feras plus de
libelles.
R.
RAISON.
_I_) ANS le temps que toute la France était folle du
système de Lato, et qu’il était contrôleur-général,
un homme qui avait toujours raison vint lui dire eu
prtsence d’une grande ailemblée:
Monsieur, vous êtes Je plus grand fou, le plus
grand sot, ou le plus grand fripon, qui ait encore paru
parmi nous; etc’est beaucoup due: voici comme je