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Voltaire; Thurneysen, Johann Jakob [Bearb.]; Haas, Wilhelm [Bearb.]
Oeuvres Complètes De Voltaire (Tome Quatorzieme): Contes En Vers — A Basle: De l'Imprimerie de Jean-Jaques Tourneisen, Avec des caractères de G. Haas, 1787 [VD18 90794451]

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https://doi.org/10.11588/diglit.49761#0222
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214 LE PERE N 1 C 0 D E M E
Grands porteurs de cilice, et chanteurs de missiel,
Qui prenaient notre argent pour mettre en œuvres pies
Tous ces gens - là, mon père, étaient de grands géniçs
LE PERE NICODEME.
Mon sils, n’en doute pas, ils ont philosophé ;
Et soudain leur esprit, par le diable échauffé.
Brûla de tous les feux de la concupiscence.
Dans les bosquets d’Eden l’arbre de la science
Portait un fruit de mort et de corruption.
Notre bon père en eut une indigestion.
Pour lui bien conserver sa sragile innocence,
Il eût fallu planter l’arbre de l’ignorance.
J E A N N O T.
C’est bien dit ; mais souffrez que Jeannot l’hébété
Propose avec respect une difficulté ;
De tous les écrivains dont la pesante plume
Barbouilla sans penser tous les mois un volume,
Le plus ignare en grec, en français, en latin,
C’est notre ami Fréron de Quimper-Corentin.
Sa gro'sse ame pourtant dans le vice est plongée.
De cent mortels poisons Belzébuth l’a rongée.
Je conclurais de là, si j’osais raisonner ,
Que le pauvre d’esprit peut encor se damner.
LE PERE NICODEME.
Oui, mais c’est quand ce pauvre ose se croire riche
C’est quand du bel esprit un lourd pédant s’entiche.
Quand le démon d’orgueil et celui de la faim
Saisissent à la gorge un maudit écrivain;
Le déloyal alors est possédé du diable-
Chez tout sot bel esprit le vice est incurable ;
 
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