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ET DE M. d’AL EM B ER T. 239
LETTRE C X L
DE M. DE VOLTAIRE,
26 de février'.
Cher seigneur et maître, cher Bertrand, il y a
long-temps que je n’ai pu vous dire combien je vous
aime, combien je vous suis obligé d’avoir écrit eu
faveur de mon jeune homme. J’ai été très-malade,
je le suis encore , et je crois que je pourrai bientôt
laisser une place vacante dans l’académie que vous
rendez si respectable. On dit que vous avez élogié
l’abbé de Saint-Pierre: c’est l’expression des Gazettes
de Berne, ma Voisine. On dit que le prédicateur esb
fort au-dessus de son saint, et que votre discours est
charmant. Vraiment je le crois bien. Vraiment vous
avez ressuscité notre académie ; elle était morte sans
vous. Voilà bientôt, ce me scmble, le temps de le
palser des docteurs de sorbonne, qui ne font pas faits
pour juger de la prose et des vers.
Croyez-vous que ce fût aussi le temps de donner,
pour sujet des prix, non des éloges, dans lesquels il
y a toujours de la déclamation , de l’exagération,
et qui par-là ne passeront jamais à la postérité; mais
des discours tels que vous en savez faire , desjugemens
sur les grands-hommes, à la manière de Plutarque?
Rien ne serait, cemcsemble, plus instructif ; rien ne
sormerait plus le jugement et le goût de nos jeunes
écrivains.
 
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