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R. W. P. de Vries <Amsterdam> [Hrsg.]
Catalogue raisonné d'une collection de dessins anciens des 16e - 19e siècles: et des écoles italiennesm hollandaises, flamandes et françaises ; ancienne collection J. G. à Paris et autres successions ; la vente aura lieu le 20 décembre 1927 — Amsterdam, 1927

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https://doi.org/10.11588/diglit.21896#0007
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PRÉFACE

De plus en plus, les collections de dessins seront appelées à
supplanter chez les particuliers les galeries de tableaux. A mesure
que les chefs-d'oeuvre des grands maîtres de la peinture vont
s’immobiliser dans les dépôts publics, les amateurs, quelque
fortunés qu’ils puissent être, se voient obligés de renoncer à
posséder jamais des toiles de certains artistes. Quel milliardaire
pourrait espérer réunir aujourd'hui un Pisanello, un Léonard et
un Michel Ange? Si chaque année voit sortir de terre deux ou
trois Rembrandt nouveaux, combien y a-t-il encore au monde
de Raphaël disponibles? Et n'est-il pas décourageant, fût-on
Rockefeller en personne, de commencer une collection, en
sachant que certaines lacunes ne seront jamais comblées?

C'est ici qu'intervient triomphalement le collectionneur de
dessins: avec du temps, de la patience et de l'argent judicieuse-
ment dépensés, il réunira dans ses cartons tous les grands noms
de l’histoire de l'art, y compris Pisanello, Léonard, Michel Ange
et Raphaël, y compris Holbein et Durer. A des toiles douteuses
de Watteau et de Fragonard, il préférera des sanguines incon-
testées et incontestables. Si enfin, comme beaucoup de nos
contemporains, la place lui est mesurée dans une demeure trop
exiguë, il pourra entasser dans ses cartons des centaines et des
milliers de dessins, alors que pour accrocher chez soi deux cents
tableaux, il faut demeurer à la campagne,

* *

*

Ce n'est pas d'aujourd'hui que l'on collectionne des dessins.
Sans remonter jusqu'aux portefeuilles de Vasari, si célèbres dans
l'histoire de l'art, ou à ceux de Baldinucci, qu'une heureuse
acquisition fit entrer au Louvre au début du XIXe siècle,
n a-t-on pas conservé le souvenir (et mieux que le souvenir) de
la grande collection de Jabach, acquise presque en entier par
Louis XIV et, un peu plus tard, de ce cabinet Crozat, si prodi-
 
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