et semble même s’aggraver à mesure que le maître vieillit. Il accumule le JétaJ, il
recherchelaccident,il cultivele pittoresque. Mais sarévanche est précisémentlà.,Le
détail est exprimé avec amour, l’accident est caractéristique, le pittoresque est d’un
sentiment délicieux. Alors, de ce fourmillement confus de corps en action alourdis
d'armures et de panaches, d'arbres noueux dont se comptent toutes les feuilles, de
rockers découpés dont on voit toutes les pierres, toutes les mousses poussant entreles
lézardes toutes poursuivies et décrites, de maisons, de Lois, de ckâteaux, de tou-
relles sur les kauteurs, d eaux courantes aux mille rides à travers des près dont toutes
les fleurs apparaissent, de cailloux semant le sol pêle-mêle avec des kranckes
mortes, des os séckés, des kestioles endormies ou rampantes, de nuages parcou-
rant un ciel où volent tous les oiseaux, tous les papillons, tous les insectes ailés,
monte une vie universelle murmurante, une rumeur indéterminée, tantôt triste
et tantôt joyeuse, mais poétique toujours. Si 1 on y ckercke une loi structurale,
cet équilibre diversement exprimé mais constant, cette continuité visible dans les
formes de la nature par quoi Fart méditerranéen exerce sur les intelligences un
pouvoir si mérité mais aussi si redoutakle, on ne 1 y trouvera pas. Par contre, les
gravures suggéreront une sorte datmospkère sentimentale faite d’attendrissement
devant tous les élans amoureux ou croyants de Pâme, de sympatkie envers tous
les aspects familiers de la route, d’universel repect pour tout ce qui se sent et tout
ce qui se voit, une sorte d atmospkère sentimentale dont s’emparera la musique,
après deux ou trois siècles de recueillement et de souffrances, pour imposer à l’esprit
de tous les kommes la signification spirituelle de l’komme allemand.
On s’étonne, — et on se félicite un peu trop, peut-être — , de ne pas trouver dans
les aquarelles de la jeunesse de Durer cette adorable impuissance de ckoix qui nous
le définit, et nous définit en même temps l’âme de sa race avec tant de ckarme
confus. Et en effet, elles en acquièrent une valeur smon plus générale, du moins
plus plastique pour nous, et à coup sûr moins spécifique, ce qui est quand même
quelque ckose. Il y a moins de détails, certes, un peu moins, mais surtout moins
de confusion. Le détail, même quand il abonde autant, est à sa place, ce qui est
essentiel, et peut-être suffisant. L ordre règne, et c est là toute la plastique, et tout
1 art aussi, à tel point qu auprès de ces aquarelles, les gravures de la maturité du
maître semklent une orgie confuses de sensations indiscernées, et les peintures
une discipline factice d où tout abandon, tout entkousiasme, toute vie ont dis-
paru. Mais si l’ordre était seul à les caractériser, ces aquarelles de jeunesse
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recherchelaccident,il cultivele pittoresque. Mais sarévanche est précisémentlà.,Le
détail est exprimé avec amour, l’accident est caractéristique, le pittoresque est d’un
sentiment délicieux. Alors, de ce fourmillement confus de corps en action alourdis
d'armures et de panaches, d'arbres noueux dont se comptent toutes les feuilles, de
rockers découpés dont on voit toutes les pierres, toutes les mousses poussant entreles
lézardes toutes poursuivies et décrites, de maisons, de Lois, de ckâteaux, de tou-
relles sur les kauteurs, d eaux courantes aux mille rides à travers des près dont toutes
les fleurs apparaissent, de cailloux semant le sol pêle-mêle avec des kranckes
mortes, des os séckés, des kestioles endormies ou rampantes, de nuages parcou-
rant un ciel où volent tous les oiseaux, tous les papillons, tous les insectes ailés,
monte une vie universelle murmurante, une rumeur indéterminée, tantôt triste
et tantôt joyeuse, mais poétique toujours. Si 1 on y ckercke une loi structurale,
cet équilibre diversement exprimé mais constant, cette continuité visible dans les
formes de la nature par quoi Fart méditerranéen exerce sur les intelligences un
pouvoir si mérité mais aussi si redoutakle, on ne 1 y trouvera pas. Par contre, les
gravures suggéreront une sorte datmospkère sentimentale faite d’attendrissement
devant tous les élans amoureux ou croyants de Pâme, de sympatkie envers tous
les aspects familiers de la route, d’universel repect pour tout ce qui se sent et tout
ce qui se voit, une sorte d atmospkère sentimentale dont s’emparera la musique,
après deux ou trois siècles de recueillement et de souffrances, pour imposer à l’esprit
de tous les kommes la signification spirituelle de l’komme allemand.
On s’étonne, — et on se félicite un peu trop, peut-être — , de ne pas trouver dans
les aquarelles de la jeunesse de Durer cette adorable impuissance de ckoix qui nous
le définit, et nous définit en même temps l’âme de sa race avec tant de ckarme
confus. Et en effet, elles en acquièrent une valeur smon plus générale, du moins
plus plastique pour nous, et à coup sûr moins spécifique, ce qui est quand même
quelque ckose. Il y a moins de détails, certes, un peu moins, mais surtout moins
de confusion. Le détail, même quand il abonde autant, est à sa place, ce qui est
essentiel, et peut-être suffisant. L ordre règne, et c est là toute la plastique, et tout
1 art aussi, à tel point qu auprès de ces aquarelles, les gravures de la maturité du
maître semklent une orgie confuses de sensations indiscernées, et les peintures
une discipline factice d où tout abandon, tout entkousiasme, toute vie ont dis-
paru. Mais si l’ordre était seul à les caractériser, ces aquarelles de jeunesse
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