LA
PEINTURE D’AUTELS ET DE RETABLES
EN POLOGNE
AU TEMPS DES JAGELLONS
I
LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVe SIÈCLE
1. — Cracovie et le Sqcz1.
Les premiers témoignages de l’existence d’une peinture de retables en Pologne ne
remontent pas au delà des premières années du xve siècle. Un intervalle de vingt années sépare
ces vestiges peu nombreux d’un groupe assez compact d’œuvres datées des années 1420-1430.
Puis l’on assiste à un épanouissement tardif, mais de plus en plus abondant, d’œuvres vivantes
— ce qui entraîne à reculer jusqu’au xvie siècle, pour la Pologne, la limite extrême d’évolution
de l’art gothique.
A la fin du xive siècle et au début du xve, la peinture, en Pologne, suit les courants géné-
raux qui régnent dans l’Europe centrale. Le rôle d’initiatrice ou, plus exactement, de média-
trice de la Bohême a été définitivement établi, sans qu’il soit possible cependant de parler
d’une incontestable hégémonie artistique de la cour de Prague.
La première œuvre de la peinture gothique en Pologne est un fragment isolé, sans anté-
cédent connu : les deux volets du retable de Trzebunia (I, 1), avec saint Jacques et sainte
Claire. On se sent envers elle une certaine sympathie, à cause de son ancienneté relative, car
il faut reporter son origine aux dernières années du xive siècle. Ces anémiques figures de saints
ne manquent pas d’un certain ressort intérieur. Renfermés et calmes, les visages onUle carac-
tère conventionnel des styles de cour. Les conclusions où l’on arrive en rapprochant ces
peintures de l’art contemporain sont assez inattendues. Tandis qu’on note l’absence totale
1. Le Sacz et le Spisz, dont il sera souvent question
dans ces pages, sont deux régions des Carpathes situées
au sud de Cracovie, l’une sur le versant nord, polonais,
l’autre sur le versant sud, slovaque. Au xve siècle, une
partie du Spisz était englobée dans le diocèse de Cra-
covie.
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PEINTURE D’AUTELS ET DE RETABLES
EN POLOGNE
AU TEMPS DES JAGELLONS
I
LA PREMIÈRE MOITIÉ DU XVe SIÈCLE
1. — Cracovie et le Sqcz1.
Les premiers témoignages de l’existence d’une peinture de retables en Pologne ne
remontent pas au delà des premières années du xve siècle. Un intervalle de vingt années sépare
ces vestiges peu nombreux d’un groupe assez compact d’œuvres datées des années 1420-1430.
Puis l’on assiste à un épanouissement tardif, mais de plus en plus abondant, d’œuvres vivantes
— ce qui entraîne à reculer jusqu’au xvie siècle, pour la Pologne, la limite extrême d’évolution
de l’art gothique.
A la fin du xive siècle et au début du xve, la peinture, en Pologne, suit les courants géné-
raux qui régnent dans l’Europe centrale. Le rôle d’initiatrice ou, plus exactement, de média-
trice de la Bohême a été définitivement établi, sans qu’il soit possible cependant de parler
d’une incontestable hégémonie artistique de la cour de Prague.
La première œuvre de la peinture gothique en Pologne est un fragment isolé, sans anté-
cédent connu : les deux volets du retable de Trzebunia (I, 1), avec saint Jacques et sainte
Claire. On se sent envers elle une certaine sympathie, à cause de son ancienneté relative, car
il faut reporter son origine aux dernières années du xive siècle. Ces anémiques figures de saints
ne manquent pas d’un certain ressort intérieur. Renfermés et calmes, les visages onUle carac-
tère conventionnel des styles de cour. Les conclusions où l’on arrive en rapprochant ces
peintures de l’art contemporain sont assez inattendues. Tandis qu’on note l’absence totale
1. Le Sacz et le Spisz, dont il sera souvent question
dans ces pages, sont deux régions des Carpathes situées
au sud de Cracovie, l’une sur le versant nord, polonais,
l’autre sur le versant sud, slovaque. Au xve siècle, une
partie du Spisz était englobée dans le diocèse de Cra-
covie.
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