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https://doi.org/10.11588/diglit.1397#0069
PLANCHE 15.
PANNEAU D'ORNEMENT EN EONTE DE EEE,
DE MUIHEIM, PHUSSE.
CB bel echantillon de fonte, a ete expose par la societe en commandite de Friedrich Wilhelm
pour les mines, etc., etablie a Miilheim sur le Ruhr, pres de Diisseldorf, et n'a ete ni repasse
ni memo retouche, apres etre sorti du taut fourneau. O'est un tres-bon exemple de 1'excellence
a laquelle est arrivee aujourd'liui la fonte de fer; au point que dans beaucoup de cas, il no reste
que fort peu a faire au burin ou a la lime, comme le prouvent egalement nombre de sujets
remarquables fondus d'apres nature, tels que feuilles, fruits, etc., par la Compagnie de Coalbrookdalo,
et diverses representations d'animaux, provenant de la fonderie de Messieurs Kennard & Cie.
Toutefois, sous le rapport de l'art, nous n'avons vu rien de superieur a celui que nous avons choisi
pour illustration.
Le caractere du dessin est essentiellement Gerrnanique, et so rattaclie au style en usage parmi
quelques uns des petits maitres des 164me et 176me siecles, modifie toutefois par une nuance du moyen-
age, et par un travail excessivement riche et soigne. La hauteur du panneau est d'environ deux
pieds deux pouces; il etait accompagne d'un autre panneau plus petit dccoupe a jour, dans le
style de la Renaissance, contenant une figure allegorique de 1'Architecture. On a beaucoup fait depuis
dix ans, dans ce pays, pour arrive? a la superiorite du dessin et de 1'execution, qui, il y a quelques
annees, distinguaient d'une maniere marquee les produits de la France, de la Belgique, de l'Autriche
et de la Prusse. " Les fontes de fer de ces pays," dit le rapport fait en 1851, " ont une hardiesse,
une nettete et une finesse de grain, lesquelles, jointes au bon gout et a l'intelligence qui se font
remarquer dans le dessin, nous donnent tout lieu de douter, que nous puissions accorder a
l'Angleterre, une autre superiorite que celle de laquantite;" et plus loin, " Le merite des fontes
anglaises pour ornements, prises les unes dans les autres, est au-dessous de celui des produits
de la France et de la Prusse, et Ton trouvera probablement, que la superiorite de ces pays est
due plutot a l'emploi de meilleurs artistes pour la preparation des dessins, et d'artisans plus
intelligents dans leur execution, qu'a aucune superiorite dans le simple procede de la fonte.
Sous d'autres rapports, quelques unes des nations du continent ont a hitter contre des difficultes
qui ne se rencontrent pas dans la Grande Bretagne; et si nos fontes de fer se trouvent inferieures
sous certains rapports, il faut s'en prendre a nos proprietaires de fonderies, qui negligent do
mettre a profit tous les moyens necessaires a la perfection de cet art."
Plus de dix annees se sont ecoulees depuis que ces remarques ont etc faites ; nos fabricants en
ont profite, et ont employe quelques uns des premiers dessinateurs et architectes du temps, pour
les fers forges comme pom' la fonte ; et pourtant, a l'egard des objets de pur ornement, manque-t-il
encore quelque chose a nos produits, compares a oeux du continent. II y a une aisance, une
imagination, une variete dans ceux-ci, que nous cherchons en vain dans les contours plus solides et
quelque peu monotones de nos propres compositions ; et c'est precisement dans la fonte de fer,
que cette richesse, cette exuberance meme d'imagination est surtout admissible; car la matiere est
ductile, et peut, sans inconvenient et sans deterioration, se couler sous les formes les plus compliquees
que le moule puisse produire. Pour arriver a ce but, une education purement -architecturale, ou
meme celle de nos Bcoles de Dessin, est trop retrecie dans ses limites; liee, comme elle est, par de
certains dogmes, et entravee par de certaines idees fixes. Nous renverrons nos dessinateurs a ces
donnees pleines de force et d'originalite, que Ton trouve dans les ouvrages de Hendric Goltzius,
Noel Gamier, Yirgilius Solis, Giovanni Andrea, Theodore de Brie, Btienne de Laulne, Blondus, et
de bon nombre d'autres excellents dessinateurs dans le style de la Renaissance cisalpine, sans parler
d'Israel van Mechenen, de Lucas Cranach, des Schons, de Wohlgemuth, d'Aldegraver, et des
excellents dessinateurs des 156me et 166me siecles. Mais nous leur recommanderons surtout un tour
en Allemagne. C'est la, que les eglises et les musees offrent, au fondeur comme au forgeron, les
etudes qui ont le plus de rapport a leur art. La France et la Hollande, a quelques exceptions pres,
et l'Angleterre elle-meme, ont eu a souffrir des revolutions et des guerres, qui ont cause la destruction
de la majeure partie de leurs plus belles pieces; tandis qu'en Allemagne, ceux qui veulent
apprendre, trouveront tout ce qu'ils peuvent desirer dans un genre superieur et tout particulier,
tant pour le dessin que pour 1'execution, et que nous ne saurions trop leur recommander.
PANNEAU D'ORNEMENT EN EONTE DE EEE,
DE MUIHEIM, PHUSSE.
CB bel echantillon de fonte, a ete expose par la societe en commandite de Friedrich Wilhelm
pour les mines, etc., etablie a Miilheim sur le Ruhr, pres de Diisseldorf, et n'a ete ni repasse
ni memo retouche, apres etre sorti du taut fourneau. O'est un tres-bon exemple de 1'excellence
a laquelle est arrivee aujourd'liui la fonte de fer; au point que dans beaucoup de cas, il no reste
que fort peu a faire au burin ou a la lime, comme le prouvent egalement nombre de sujets
remarquables fondus d'apres nature, tels que feuilles, fruits, etc., par la Compagnie de Coalbrookdalo,
et diverses representations d'animaux, provenant de la fonderie de Messieurs Kennard & Cie.
Toutefois, sous le rapport de l'art, nous n'avons vu rien de superieur a celui que nous avons choisi
pour illustration.
Le caractere du dessin est essentiellement Gerrnanique, et so rattaclie au style en usage parmi
quelques uns des petits maitres des 164me et 176me siecles, modifie toutefois par une nuance du moyen-
age, et par un travail excessivement riche et soigne. La hauteur du panneau est d'environ deux
pieds deux pouces; il etait accompagne d'un autre panneau plus petit dccoupe a jour, dans le
style de la Renaissance, contenant une figure allegorique de 1'Architecture. On a beaucoup fait depuis
dix ans, dans ce pays, pour arrive? a la superiorite du dessin et de 1'execution, qui, il y a quelques
annees, distinguaient d'une maniere marquee les produits de la France, de la Belgique, de l'Autriche
et de la Prusse. " Les fontes de fer de ces pays," dit le rapport fait en 1851, " ont une hardiesse,
une nettete et une finesse de grain, lesquelles, jointes au bon gout et a l'intelligence qui se font
remarquer dans le dessin, nous donnent tout lieu de douter, que nous puissions accorder a
l'Angleterre, une autre superiorite que celle de laquantite;" et plus loin, " Le merite des fontes
anglaises pour ornements, prises les unes dans les autres, est au-dessous de celui des produits
de la France et de la Prusse, et Ton trouvera probablement, que la superiorite de ces pays est
due plutot a l'emploi de meilleurs artistes pour la preparation des dessins, et d'artisans plus
intelligents dans leur execution, qu'a aucune superiorite dans le simple procede de la fonte.
Sous d'autres rapports, quelques unes des nations du continent ont a hitter contre des difficultes
qui ne se rencontrent pas dans la Grande Bretagne; et si nos fontes de fer se trouvent inferieures
sous certains rapports, il faut s'en prendre a nos proprietaires de fonderies, qui negligent do
mettre a profit tous les moyens necessaires a la perfection de cet art."
Plus de dix annees se sont ecoulees depuis que ces remarques ont etc faites ; nos fabricants en
ont profite, et ont employe quelques uns des premiers dessinateurs et architectes du temps, pour
les fers forges comme pom' la fonte ; et pourtant, a l'egard des objets de pur ornement, manque-t-il
encore quelque chose a nos produits, compares a oeux du continent. II y a une aisance, une
imagination, une variete dans ceux-ci, que nous cherchons en vain dans les contours plus solides et
quelque peu monotones de nos propres compositions ; et c'est precisement dans la fonte de fer,
que cette richesse, cette exuberance meme d'imagination est surtout admissible; car la matiere est
ductile, et peut, sans inconvenient et sans deterioration, se couler sous les formes les plus compliquees
que le moule puisse produire. Pour arriver a ce but, une education purement -architecturale, ou
meme celle de nos Bcoles de Dessin, est trop retrecie dans ses limites; liee, comme elle est, par de
certains dogmes, et entravee par de certaines idees fixes. Nous renverrons nos dessinateurs a ces
donnees pleines de force et d'originalite, que Ton trouve dans les ouvrages de Hendric Goltzius,
Noel Gamier, Yirgilius Solis, Giovanni Andrea, Theodore de Brie, Btienne de Laulne, Blondus, et
de bon nombre d'autres excellents dessinateurs dans le style de la Renaissance cisalpine, sans parler
d'Israel van Mechenen, de Lucas Cranach, des Schons, de Wohlgemuth, d'Aldegraver, et des
excellents dessinateurs des 156me et 166me siecles. Mais nous leur recommanderons surtout un tour
en Allemagne. C'est la, que les eglises et les musees offrent, au fondeur comme au forgeron, les
etudes qui ont le plus de rapport a leur art. La France et la Hollande, a quelques exceptions pres,
et l'Angleterre elle-meme, ont eu a souffrir des revolutions et des guerres, qui ont cause la destruction
de la majeure partie de leurs plus belles pieces; tandis qu'en Allemagne, ceux qui veulent
apprendre, trouveront tout ce qu'ils peuvent desirer dans un genre superieur et tout particulier,
tant pour le dessin que pour 1'execution, et que nous ne saurions trop leur recommander.