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Waring, John Burley; Tymms, William Robert [Ill.]
Masterpieces of industrial art & sculpture at the international exhibition, 1862: in three volumes (Band 1) — London, 1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.1397#0072
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PLAflUHE 16.

OBJETS ITOIENS D'APPARAT ET POUB USAGE PERSONNEL.

i A section principale du fond du groupe illustre ci-contre, represente un chaie vert en mousseline
-*—* brodee de Dacca. Le dessin semi-circulaire, au centre, est une portion d'un chulcur, ou
tapis de table, brode en or et argent, d'Alimedabad. L'ombrelle d'apparat, ricliement ornee de
broderie en bouillons d'or, vient d'Umritsur. Le petit eventail en plumes de paon a ete envoye
par le comite de Bombay; et le grand eventail a manche d'argent, par Sir Jung Bahadoor, de
Nepaul. Le topee, ou bonnet d'apparat, brode d'or, a ete expedie de Lucknow par le Nawab
Shurfood Dowlah. Le sabot de bois, incruste de cuivre, a ete fait a Bareilly; la botte a
l'ecuyere, en cuir brode, fabriquee a Kyrpoor, Sinde, appartenait a H. H. Meer Ali Moorad.

Dacca, en Bengale, est depuis longtemps celebre surtout pour ses broderies de mousseline.
M. Taylor, dans son " Rapport descriptif et historique des Fabriques de Coton de Dacca," nous
apprend, qu'on y brode la toile, les filets, los cliales et les echarpes de laine, avec de la soie, des
fils d'or et d'argent et meme avec les ailes des scarabees. Le meme auteur donne la description
suivante de ce genre de broderie: — " Sur un metier horizontal, grossierement construit de bambou,
s'elevant a deux pieds du sol, on etend l'etoffe (ou filet), sur laquelle des peintres hindous dessinent
les figures qu'on veut broder. Si c'est une etoffe de laine, on marque les contours a la craie,
tandis que sur la mousseline, on les trace au crayon, et le reste est copie d'apres des dessins
colores. Puis, les brodeurs, assis par terre, commencent a manier 1'aiguille, ce qu'ils font, soit dit
en passant, non pas en attirant 1'aiguille a eux, mais en la repoussant,—maniere de travailler qui
est commune a tous les couturiers indigenes des Indes. Au lieu de ciseaux, ils se servent d'un
morceau de verre ou de faience, pour trancher le fil. De meme que les ravaudeurs, les brodeurs
formeut une societe a part, ou corporation d'artisans mabometans. Ce sont des bommes
principalement, qui s'occupent des differentes brandies de l'ouvrage a 1'aiguille, dont chacune
constitue un etat distinct."

La ville d'Alimedabad, autrefois la capitale de la province de Guzerat, avait ete celebre pour
ses produits jusqu'au 18*™ siecle, epoque a laquelle elle fut assujettie par les cbefs de Maliratta.
Sous le gouvernement britannique, elle a recouvre une partie de son ancienne prosperite, et ses
broderies prouvent que la main des Mahometans n'a pas encore perdu sa finesse.

La grande ombrelle d'Umritsur, a baton plaque d'argent, etait un beau specimen de la
magnificence orientale. L'ombrelle ou parasol est, en Orient, un apanage classique de la royaute.
M. Layard, dans son ouvrage sur Mnive, dit, que " dans les temps de paix, et quelquefois meme
pendant la guerre, on tenait au-dessus de la tete du roi un parasol, lequel, pour la forme,
ressemblait d'assez pres a ceux qui sont en usage de nos joins. II etait generalement borde de
glands, et portait, en haut, une fleur ou autre ornement, Sur les bas-reliefs plus recents, on en
voit qui ont, d'un cote, un long morceau d'etoffe brodee, formant rideau qui paraissait destine a
abriter le roi completement contre le soleil. Le parasol etait reserve exclusivement a l'usage
du monarque, et il n'existe pas de representation d'un autre personnage au-dessus duquel on
portat un parasol."

Cette description, quoiqu'elle ait rapport a une epoque anterieure de 1000 ans environ a l'ere
chretienne, s'adapte parfaitement a notre illustration. A une epoque tres-reculee, l'usage etait
general, au sud de l'Europe, de porter un parasol en guise de dais d'apparat. On le voyait
figurer dans les ceremonies de l'eglise byzantine; dans les processions on le portait au-dessus de
l'hostie;* il faisait partie des insignes de la papaute; et, en 1179, lorsque le pape, fuyant devant
l'empereur Fred6ric Ier, chercha un refuge a Venise, il accorda au doge Sebastien Zani, et a ses
successeurs, le privilege de placer le parasol pontifical au-dessus de leurs amies.

M. Biot, dans sa traduction de "Tcheou-Si,t ou Bits des Tcheou," nous apprend qu'au
commencement du 126me siecle, le chariot de l'empereur etait surmonte d'un dais ayant la forme
d'un parasol. Le baton qui le soutenait, so composait de deux parties, et cello d'en haut, ayant
une circonference de trois-dixiemes d'un pied de Chine, pouvait descendre et glisser dans la partie
mferieure, qui formait un tuyau de six-dixiemes de circonference.

Les autres objets representes mettent en evidence ce gout et cette predilection pour le faste
dans les articles destines a l'usage personnel, qui distinguent les Orientaux des Europeens. C'est
cette pompe deployee sur une grande echelle priuciere, qui prete aux cours orientales leur richesse
somptueuse et eblouissante.

* Une continue qu'on observe encore a la cathedralo d'Avignon.

f Lo Tcheou-Si, ou Eits des Tcheou, traduit par feu Bdouard Biot.

Paris, 1851.
 
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