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PLANCHE 141,
GROUPE DE POBCELAINES DECOBEES,
PAE M. COPELAND, ALDERMAN ET M.P., STOKE-UPON-TBENT ET LONDEES;
El MM. PHILLIPS & BINNS, WORCESTER.
NOUS avons donne, planche 4, l'illustration du grand et superbe vase de porcolaine expose
par M. Oopeland, et nous reproduisons ci-contre quelquos objets choisis parmi ses porce-
laines emaillees en imitation de pierres precieuses, a l'instar des emaux de Limoges. II va
sans dire que M. Oopeland a recu une medaille de premiere elasse, aocompagnde d'une approbation
toute particuliere a, l'egard de ses "porcelainos decorees et emaillees dans le style des emai
de Limoges et de ses produits en marbre ceramique." Ajoutons quo c'est au talent et
bon gout de M. Thomas Battam, P.S.A., qui dirige, depuis des annees, le departement artistique
de la manufacture de M. Oopeland, que revient l'honneur de l'extension donnee a la fabrication
perfoctionnee du marbre de Parian et de la porcelaine emaillee en pierres preoieuses.
Les premiers specimens de porcolaine emaillee en pierres precieuses, qu'on peut voir sur
notre illustration ci-contre, avaient 6U exposes par M. Oopeland en 1851. Oette porcelaine res-
semble assez a la fameuse porcelaine emaillee de Sevres, dont elle differe, oependant, quant au
procede employe1 dans 1'execution des dessins. Limitation des pierres precieuses du Vieux-Sevres
est simplement une espece de verre colore fait separement, et fixe ensuito sur 1'email de la
porcolaine, de maniere a rendre la jointure presque imperceptible; tandis que dans les porcelaines
de M. Oopeland les pierres precieuses forment un relief d'emaux blancs ou colores, travailles sur
la porcelaine meme a. laquelle ils sont fixes a 1'aide d'une temperature tres-elevee. Grace a ce
procede, les emaux forment, pour ainsi dire, partie du biscuit meme, dormant en meme temps
aux objets une plus grande solidite et un ton radouci et riebe, quoique moins brillant que celui
du Vieux-Sevres emaille. La manipulation demand© beaucoup de jugement et le plus grand soin,
ce qui rend la fabrication de cos porcelaines assez couteuse.
Le vase, dans le style de Limoges, epoque de la Renaissance, orne' d'une peinture en grisaille
repr&entant le " Triomphe de Neptune," etait une excellente preuve de la perfection a laquelle
on est arrive dans ce genre de decoration.
La coupe, ornee des figures des apotres peintes en email sur un fond d'or, etait une des
nombreuses cliarmantes petites pieces exposees par Messieurs Phillips, Binns & Cie, ci-devant Kerr
& Binns, de Worcester. Aux planches 168 et 299 on trouvera d'autres illustrations et un apercu
general des produits de cette manufacture.
C'est a des maisons comme celle de M. Oopeland que l'Angleterre doit la haute position
qu'elle s'est acquise dans cette industrie, ■— maisons fermement etablies, ayant a leur disposition
des capitaux considerables, qu'elles ne menagent pas quand il s'agit du perfectionneinent de Fart
de la ceramique. Du roste, le capital, les matieres premieres et les artisans ne nous ont jamais
fait defaut, depuis l'etablissement de la premiere manufacture de porcelaine. O'etaient les artistes
qui nous manquaient autrefois; car, pour la peinture sur porcelaine, il ne suffit pas d'avoir du
talent, il y faut une etude particuliere et beaucoup d'exercice. Heurensement nous sommes par-
venus a supplier a, ce manque, grace aux ecoles de dessin, dont Tetabhssement est dii, en grande
partie, aux efforts de M. Henry Cole, le directour actuel du musee de South-Kensington, un des
plus beaux musees de l'Europe; ot grace aussi a, la liberalite avec laquelle nos principaux fabri-
cants ont encourage le developpement de cet art. Ily a vingt ans, nous n'avions pas un seul
artiste qui put se comparer aux peintres sur porcelaine que posstsdait le continent, tandis qu a
present nous pouvons nous vanter de toute une phalange d'artistes excellents, qui promettent
d'imprimer un tol cachet de perfection a nos porcelaines qu'elles pourront, meme au point de vue
artistique, faire une concurrence redoutable a celles des 6tablissements les plus celebres du con-
tinent, malgr6 tous les avantages que ceux-ci derivent de la subvention du gouvernement et de
l'education spociale donnee a leurs ai'tistes.
La peinture sur porcelaine est bien plus difficile qu'on ne s'imagine. Toutes les couleurs
s'appliquent a 1'etat de fusion liquide, et doivent etro manipul&s avec des huiles essentielles et
de la terebonthine; et une des plus grandes difficultes contre lesquelles 1'artiste a a lutter, e'est
que les nuances qu'il voit sur sa palette subissent un changement complet sous Taction de la
chalour qui est necessaire pour prodviire la couleur voulue, et pour la fixer sur la porcelaine. Puis,
un feu trop ardent ou pas assez fort peut dejouer tous les efforts de l'artiste. Oelui-ci doit done
connaitre a fond la manipulation et tenir compte de tous les differents incidents de la fabrication.
au
PLANCHE 141,
GROUPE DE POBCELAINES DECOBEES,
PAE M. COPELAND, ALDERMAN ET M.P., STOKE-UPON-TBENT ET LONDEES;
El MM. PHILLIPS & BINNS, WORCESTER.
NOUS avons donne, planche 4, l'illustration du grand et superbe vase de porcolaine expose
par M. Oopeland, et nous reproduisons ci-contre quelquos objets choisis parmi ses porce-
laines emaillees en imitation de pierres precieuses, a l'instar des emaux de Limoges. II va
sans dire que M. Oopeland a recu une medaille de premiere elasse, aocompagnde d'une approbation
toute particuliere a, l'egard de ses "porcelainos decorees et emaillees dans le style des emai
de Limoges et de ses produits en marbre ceramique." Ajoutons quo c'est au talent et
bon gout de M. Thomas Battam, P.S.A., qui dirige, depuis des annees, le departement artistique
de la manufacture de M. Oopeland, que revient l'honneur de l'extension donnee a la fabrication
perfoctionnee du marbre de Parian et de la porcelaine emaillee en pierres preoieuses.
Les premiers specimens de porcolaine emaillee en pierres precieuses, qu'on peut voir sur
notre illustration ci-contre, avaient 6U exposes par M. Oopeland en 1851. Oette porcelaine res-
semble assez a la fameuse porcelaine emaillee de Sevres, dont elle differe, oependant, quant au
procede employe1 dans 1'execution des dessins. Limitation des pierres precieuses du Vieux-Sevres
est simplement une espece de verre colore fait separement, et fixe ensuito sur 1'email de la
porcolaine, de maniere a rendre la jointure presque imperceptible; tandis que dans les porcelaines
de M. Oopeland les pierres precieuses forment un relief d'emaux blancs ou colores, travailles sur
la porcelaine meme a. laquelle ils sont fixes a 1'aide d'une temperature tres-elevee. Grace a ce
procede, les emaux forment, pour ainsi dire, partie du biscuit meme, dormant en meme temps
aux objets une plus grande solidite et un ton radouci et riebe, quoique moins brillant que celui
du Vieux-Sevres emaille. La manipulation demand© beaucoup de jugement et le plus grand soin,
ce qui rend la fabrication de cos porcelaines assez couteuse.
Le vase, dans le style de Limoges, epoque de la Renaissance, orne' d'une peinture en grisaille
repr&entant le " Triomphe de Neptune," etait une excellente preuve de la perfection a laquelle
on est arrive dans ce genre de decoration.
La coupe, ornee des figures des apotres peintes en email sur un fond d'or, etait une des
nombreuses cliarmantes petites pieces exposees par Messieurs Phillips, Binns & Cie, ci-devant Kerr
& Binns, de Worcester. Aux planches 168 et 299 on trouvera d'autres illustrations et un apercu
general des produits de cette manufacture.
C'est a des maisons comme celle de M. Oopeland que l'Angleterre doit la haute position
qu'elle s'est acquise dans cette industrie, ■— maisons fermement etablies, ayant a leur disposition
des capitaux considerables, qu'elles ne menagent pas quand il s'agit du perfectionneinent de Fart
de la ceramique. Du roste, le capital, les matieres premieres et les artisans ne nous ont jamais
fait defaut, depuis l'etablissement de la premiere manufacture de porcelaine. O'etaient les artistes
qui nous manquaient autrefois; car, pour la peinture sur porcelaine, il ne suffit pas d'avoir du
talent, il y faut une etude particuliere et beaucoup d'exercice. Heurensement nous sommes par-
venus a supplier a, ce manque, grace aux ecoles de dessin, dont Tetabhssement est dii, en grande
partie, aux efforts de M. Henry Cole, le directour actuel du musee de South-Kensington, un des
plus beaux musees de l'Europe; ot grace aussi a, la liberalite avec laquelle nos principaux fabri-
cants ont encourage le developpement de cet art. Ily a vingt ans, nous n'avions pas un seul
artiste qui put se comparer aux peintres sur porcelaine que posstsdait le continent, tandis qu a
present nous pouvons nous vanter de toute une phalange d'artistes excellents, qui promettent
d'imprimer un tol cachet de perfection a nos porcelaines qu'elles pourront, meme au point de vue
artistique, faire une concurrence redoutable a celles des 6tablissements les plus celebres du con-
tinent, malgr6 tous les avantages que ceux-ci derivent de la subvention du gouvernement et de
l'education spociale donnee a leurs ai'tistes.
La peinture sur porcelaine est bien plus difficile qu'on ne s'imagine. Toutes les couleurs
s'appliquent a 1'etat de fusion liquide, et doivent etro manipul&s avec des huiles essentielles et
de la terebonthine; et une des plus grandes difficultes contre lesquelles 1'artiste a a lutter, e'est
que les nuances qu'il voit sur sa palette subissent un changement complet sous Taction de la
chalour qui est necessaire pour prodviire la couleur voulue, et pour la fixer sur la porcelaine. Puis,
un feu trop ardent ou pas assez fort peut dejouer tous les efforts de l'artiste. Oelui-ci doit done
connaitre a fond la manipulation et tenir compte de tous les differents incidents de la fabrication.