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Waring, John Burley; Tymms, William Robert [Ill.]
Masterpieces of industrial art & sculpture at the international exhibition, 1862: in three volumes (Band 2) — London, 1863

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.1398#0228
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L'LANCHE 171,

SPECIMENS D'ORFEVREEIE,

PAE H. DUPONCHEL, PAEIS.



'

1\/f~ DUPONCHEL tenait une place des plus eminentes parmi los exposants francais de la
J_¥J_« olasse 33. Deja, a 1'Exposition universelle de Paris en 1855, il avait obtenu une m6daille
d'honneur, et on 1862, a Londres, le Jury lui a decern^ une m^daille " pour dessin artistique et
perfection de travail." La coupe de cristal de roche que nous avons reproduite etait un des
bijoux de l'Exposition; elle etait montee en or, gravee et oinaillee, et enfm ornee de figures
enfantines en argent oxyde; 1'ensemble formait un dessin admirable. Elle avait environ dix pouces
de hauteur, et 6tait evaluee a 12,000 francs. Oe charmant specimen de l'art de l'orf6vre pouvait
dignement rivaliser, tant pour le dessin que pour 1'execution, avec les plus beaux objets de ce
genre du 166m" siecle. Le service a the" en argent, d'un style peut-etre un peu trop surcharge,
6tait remarquable pour I'ing6nuit6 que l'artiste a deployee, en employant avee succcs des coquilles
comme earactere principal du dessin ; cependant, les plantes marines auraient ete, peut-etre, phis
en harmonie avec ces coquilles que les fleurs et les feuilles qui formaient avec elles 1'ensemble
du dessin.

Le brule-parfum en argent oxyd6, cisel6 et emaille, et en partie dor6, etait d'une grande
elegance de forme. Parmi les autres beaux ouvrages exposes par M. Duponchel, nous avons
remarqu6 d'une maniere toute speciale: une epee presentee a Francois II, ex-roi de Naples, par
quelques-uns de ses "patriciens fideles et reconnaissants; " une autre presentee a feu le marechal
Bosquet par la ville de Pau; un grand surtout de table, pour le banquier M. Smile Pereire; et
enfm un magnifique candelabre dont la base representait un elephant, execute pour M. Lyne Stephen:
c'etait une piece massive et riche, mais d'un gout un peu douteux. La maniere heureuse avec
laquelle M. Duponchel a reussi a faire entrer la forme naturelle des coquilles dans la combinaison
du dessin de son service a the, nous suggere 1'observation que le grand livre de la nature est
toujours ouvert pour les artistes, qui y trouveront plus d'inspirations pour arriver a creer des
modeles beaux et originaux, que dans tous les ouvrages sur les dessins d'ornementation. On est
bien loin d'avoir epuise les dessins varies et nouveaux qu'on peut produire par la combinaison
judicieuse des coquilles, des plantes et des animaux marins et aquatiques; au lieu done de ren-
voyer l'6tudiant et le dessinatenr qui cherchent des inspirations, a l'6tude des anciens styles et
des objets isoles, nous lui recommanderons 1'etude constante de la nature elle-meme,— etude que
presque toutes les nations de 1'antiquity ont regardee comme la source principale des vrais progres
de l'art, qui en tire son plus grand charme. Cetto grande verite" n'a pas manque d'interpretes
parmi les philosophes et les poetes anglais. Shakspeare nous dit que " nulle methode ne vaut
la nature pour l'art." Sir T. Browne dit: " L'art est la perfection de la nature. La nature a
fait un monde, et l'art en a produit un autre. En un mot, tout est artificiel; car la nature est
l'art de Dieu,"—idee remarquable pour sa clarete et pour sa verite, ce qui, du reste, avait deja
ete exprimee par le philosophe Hobbes dans son " Leviathan." Harrington, 1'auteur d' " Oceana,"
dit: " La nature, qui travaille sous un voile, est l'art de Dieu;" et le venerable Sir Christopher
Wren a declare, que " la nature, dans ses meilleurs ouvrages, se devoile suffisamment dans les
choses visibles, si on les observe avec soin; et la clef qui donne acces a. des tr&ors est quelquefois
simple et rouillee." Nous devons done regarder le Or^ateur comme le grand artiste, dont les
ouvrages sont repandus a profusion autour de nous, pour notre usage et pour notre instruction,—■
nous ne disons pas pour notre imitation, parce que e'est audela de notre pouvoir, com-
parativoment pauvre et faible; et, de plus, nous croyons que l'artiste, quel que soit le departe-
ment de l'art qu'il 6tudie, s'egare de sa voie, et fait un pauvre usage de ses talents, quand il se
livre a imiter exactement et minutieusement la nature, et qu'il considere l'art, comme l'a fait le docteur
Eludd, comme simplement " naturss simia" (le singe de la nature). Les anciens 6orivains pouvent
nous dire tout ce qu'ils voudront de Zeuxis, nous maintenons qu'une imitation exacte et parfaite
de la nature est une chose impossible; et si nous jetons nos regards sur le passe" pour voir jusqu'a
quel point la nature a etc seulement adaptfe a l'art decoratif ou simplement imiteo par les artistes,
nous trouvorons certainement que la premiere pratique a ete presque universellement suivie. KTous
dirons, en terminant ces remarques, qui nous ont ete susoitees par 1'emploi que M. Duponchel a
fait des coquilles du pelerin pour decoration, que ce n'est qu'un des exemples sans nombre oil
Ton peut employer avec succes la nature au service de l'art. Nous avons I'intention do continuer
ce sujet dans le texte de la plancho 232.

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