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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.2079#0091
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L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 18fi7 ILLUSTRÉE.

décret nomma un haut jury spécial pour le
nouvel ordre des récompenses, et qu'un ar-
rêté ministériel convoqua une Commission
d'encouragement pour les études des ouvriers.
Cette Commission, présidée par l'honorable
M. Devinck, fut chargée de convoquer les
ouvriers de toute la France à l'élection de
leurs délégués à l'Exposition, et de pourvoir
à leur logement et à leur nourriture dans les
meilleures conditions possibles, en même
temps que d'aider dans leurs études les délé-
gués qui auraient recours à ses bons offices.
Ce qu'il v a de remarquable dans cette Com-
mission nommée administrativement, c'est
qu'elle a éié p^ise en dehors du personnel
administratif, et qu'elle est uniquement com-
posée d'industriels notables et de quelques
journalistes.

Le restaurant que l'on voit représenté dans
un de nos dessins est une création de la Com-
mission d'encouragement. Il a, parallèlement
à l'avenue Lamothe-Piquet, cent mètres de fa-
çade, formant une longue galerie de sept mè-
tres de large, dans laquelle huit cenls con-
sommateurs peuvent trouver place à la fois.
Pu côté du Champ de Mars, on a juxtaposé à
cette galerie, vraiment monumentale, une ro-
tonde, sous laquelle sont situées les cuisines
et les caves du restaurant.

Ce vaste établissement peut servir huit mille
repas par jour, au prix moyen de 1 fr. 25,
vio compris. Je ne crois pas qu'une seule
plainte se soit élevée jusqu'ici sur la nourri-
ture qu'on y distribue à ce prix réduit, tant
il est vrai que la loi des grands nombres
exerce sa bienfaisante et miraculeuse [mis
sance, ici comme ailleurs.

L'agglomération îles infiniment petits, qui
arrive à faire sortir, du sein des eaux, des
bancs, des îles et des continents, crée ici l'a-
bondance dans le bon marché, au sein d'une,
ville où la marée des prix monte sans cesse.
Ce n'est pas seulement un restaurant om-
nilnis que la Commission d'encouragement a
fondé, c'est aussi une vaste construction où
I 200 lits trouveront place, au seuil même
de la porte Rapp. Si les voyageurs du salaire
abondent, comme c est à croire, ta sollicitude
de la Commission d'encouragement leur a
ménagé des couverts pour 5 000 lits. Elle leur
a ménagé aussi des professeurs éminents dans
chaque spécialité qui conduiront les délégués
à travers les classes de l'Exposition, autant
vaut dire à travers le momie, leur faisant des
conférences démonstratives et ambulatoires.
Ah 1 quel bien on peut faire, en voulant le
bien ! Notre cher et I.....oré président, M, De-
vinck, doit le savoir, lui (pu résume le mieux
dans sa belle âme les vertus de la bourgeoi-
sie intelligente, et les généreux et libres
instincts de la démocratie en quêté du progrès.
Je désire que ceci soit un témoignage
durable pour le bien qu'il a fait et qu'il pour-
suit sans jamais se lasser, autant que pour
le respectueux dévouement que je lui porte.
Fr. Ducuing.

IX

L'Exposition de Billancourt.

L'île de Billancourt dont nous donnons au-
jourd'hui l'aspect général avait été primitive
ment destinée par la Commission impérial»'
à servir de champ d'expérience aux machines
agricoles exposées au Champ de Mars.

Dans la suite, en présence des réclama-
tions d'un grand nombre de constructeurs de
machines et d'éleveurs d'animaux, qui, vu
l'exiguïté de l'espace réservé aux classes de
l'agriculture n'avaient pu être admis dans le
Champ de Mars, il fut décidé qu'une annexe
agricole serait établie dans file de Billan-
court. Cette décision fut accueillie avec em-
pressement par le public, et, ainsi que l'on
pourra en juger par cette courte description,
le nombre et la nature des demandes permi-
rent d'y établir une exposition d'agriculture
complète.

L'île de Billancourt, d'une contenance
d'environ 23 hectares, est située à un kilo
mètre et demi en aval de Paris, dans une
situation charmante, et, pour la beauté de sou
site, elle peut lutter avantageusement avec
Saint-Cloud, Saint-Germain, Bongival, qui
sont pendant l'été le rendez-vous de la po-
pulation de Paris. Ses abords sont des plus
faciles, car elle est traversée par une route el
reliée à la terre ferme par deux ponts d'une
construction remarquable.

L'exposition agricole est donc divisée en
deux parties par la route dont nous venons
de parler; mais on peut facilement commu-
niquer de l'une à l'autre par des passages
qui ont été réservés sous les ponts.

En entrant pur la porte principale, on est
frappé au premier abord par l'aspect du
champ d'expérienee, vaste surface entière
ment libre, destinée aux essais des machines
agricoles, et qui est mise à la disposition des
exposants afin qu'ils puissent faire fonction-
ner leurs instruments devant le public. Cet
endroit de l'île sera donc ordinairement ani-
mé parles attelages qui metironten mouve-
ment les charrues, herses, rouleaux, semoirs
et autres engins qui donnent à la terre toutes
les laçons qu'elle peut exiger. Cette partie de
L'exposition offrira le plus grand intérêt poul-
ies acheteurs sérieux qui désirent voir fonc-
tionner un instrument avant d'en faire l'ac-
quisition, et pour le public ordinaire qui ne
demande qu'à se rendre compte des procèdes
agricoles; ceser.t l'application d'une idée qui
avait été souvent mise en avant; mais qui
n'avait pu être réalisée jusqu'ici dans les
expositions de cette nature.

Avant d'arriver au champ d'expérience
et en suivant la route qui fait le tour de cette
partie de l'île dans laquelle nous nous trou-
vons, nous avons à gauche une exposition
d'arboriculture; les arbustes qui la compo-
sent ont été disposés en massifs au milieu

d'un jardin qui va jusqu'à la Seine, qui «
fort bien dessiné et qui renferme une remar-
quable collection de statues et de vases en
fonte propres à l'ornementation des parcs.

A droite une exposition de viticulture ren-
ferme des spécimens des différents procédés
de culture de la vigne dans les principaux
centres de production du vin. A côté, et tout
près de 1 endroit où ils doivent fonctionner,
se trouve rangée une vaste collection des in-
struments qui sont surtout destinés à la pré-
paration du sol; enfin, en approchant de
l'extrémité de l'île, nous trouvonsune surface
de terrain consacrée à une exposition dé cul-
lures types; ce sont de petits champs culti-
vés suivant 'es méthodes les plus perfection-
nées. Cette exposition ne pourra être appréciée
que par les 'personnes expertes en ces ma-
tières; mais les noms de MM. Deerombecque,
Vallerand, Harry, Brigon, Vilmorin, etc.,
qui ont entrepris là une démonstration pra-
tique de leurs systèmes répondent de l'inté-
rêt qui s'y attachera.

Avant de quitter l'endroit dont nous ve-
nons de faire la description, nous devons au
moins mentionner les intéressante procédés
de culture du houblon, du tabac, qui y sont
installés, les nombreux systèmes de clôture.
quelques installations d'appareils hydrauli-
ques, qui ont été placés au bord de l'eau.

Passons maintenant devant une construc-
tion rustique qui sert de bureau, et arrivons
en prenant la passerelle ménagée sous la
route dans la partie de l'île qui est située
en amont du pont. Bien qu'elle soit beaucoup
plus petite que la précédente, elle offre cepen-
dant un intérêt beaucoup plus considérable,
puisqu'elle renferme presque toutes les ma-
chines agricoles, et lesétables dans lesquelles
ont lieu les expositions d'animaux.

On peut dire qu'en cet endroit sont réunis
tous les instruments qui, dans les différentes
régions, peuvent servir à la culture du sol et
à l'exploitation de ses produits. — Sauf une
petite portion de terrain réservée à une expo-
sition d'arboriculture fruitière, et à l'exception
de.celui qui est réservé aux allées, le sol est
entièrement couvert d'instruments. Les uns,
qui n'ont pas à craindre les intempéries, et
qui sont surtout de&tinés à manœuvrer dans
les champs, sont rangés en plein air; les
autres, qui doivent servir à la préparation
des aliments du bétail, au battage des
grains, etc., et qui fonctionnent ordinaire-
ment dans les fermes, sont disposes sous des
hangars d'une construction élégante et légère.
Cette partie de l'Exposition est des plus com-
plètes et renferme des instruments admira-
rables. Les exposants anglais, qui occupent
une superficie considérable, ont amené là les
puissantes machines dont l'agriculture an-
glaise a pour ainsi dire seule su tirer parti
jusqu'à ce jour,'et, dans ce nombre, il faut
citer les charrues à vapeur de Fowler et de
Howard, les machines à battre de Ransomes,
de Clayton, etc.
 
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