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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.2079#0108
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108

L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 18f;7 ILLUSTRÉE.

vail et l'industrie aux entrailles de la terre.
— Chaque année le labeur de l'homme rend
le sillon [dus productif. De 1835 à 1844, la
tomme retirée est de 25900000. — De
1845 à 1854, 46700000. — De 1855 à
1804, 123600000. — En 1865 elle atteint
I80750000 Crânes-

Elle sera cette année plus considérable en-
core, si rien ne vient troubler la campagne
pacifique du travail et de l'industrie si bril-
lamment commencée et remplacer l'activité
léeondc par l'effort stérile. — Souhaitons à la
Prusse et à la France des jours tranquilles;
qu'une noble émulation les anime dans ces
pacifiques conquêtes du bien-être et du pro-
pres moral, et qu'à la- fin de cette année
I8G7, troublée déjà par des questions si vio-
lentes, nous puissions constater une fois de
plus la prospérité de ce grand pays, voir son
industrie acquérir de nouveaux développe-
ments, ses habitants s'enrichir, et l'usine
d'Essen tripler sa fabrication pacifique, mais
rendre un peu moins de canons, de boulets
et d'engins de guerre.

Comte de. Càsteli ink.

qui menaçait l'Europe au seizième siècle,
comme l'invasion arabe l'avait compromise
an septième, les grande vassaux de la Perse
continuèrent pour leur compte et au profit
de leur insatiable avarie, la guerre à ou-
trance que la métropole avait peine à sou-
tenir. De ce contael violenl avec les civilisa-
tions divers) s, de ce despotisme en continuelle
contradiction avec le vagabondage maritime,
naquit une culture particulière, une société
distinctedontil était impossible dene pas tenir

Tunis et le Maroc.

Sur la côte d'Afrique, l'Algérie sépare le
Maroc de Tunis. Il n'en est pas de même dans
les trophées de la galerie des machines. Notre
ami, le docteur Warnier, a fait mettre de côté
le trophée de l'Algérie, pour s'en sen ir dans
une livraison spéciale. Nous avons laissé pas-
ser devant nous, dans l'ordre des trophées,
Al. le comte de Castellane vous parlant de la
grande usine de Krupp, la vraie gloire de la
Prusse, et des trophées confondus qui figu-
rent dans un autre de nos dessins; nous rat-
trapons ainsi le Maroc et Tunis, dans la ga-
lerie si caractéristique des machines.

Le Maroc et Tunis représentent cette bran
che intéressante de la civilisation musulmane
qui commence au golfe de Kadès et finit au
Sahara. Rassemblées en un sol présentant sur
une vaste surface les mêmes conditions géo-
logiqucs, en lutte avec les mêmes races tout
le long dt*s chaînes de l'Atlas, les populations
arabes prirent dans ces contrées un caractère
spécial. Confondus avec une foule d'éléments
étrangers, les nomades des sables
en quelque sorte les uomadej de la mer.
Surmontant I aversion traditionnelle des
peuples sémitiques pour les vastes étendues
d'eau, ils couvrirent la Méditerranée de leurs
flottes, menacèrent tous les rivages, el entas-
sèrent dans leurs citadelles des richesses
arrachées à toutes les marines. Lorsqu'au
prix d'immenses sacrifices les nations oc-
cidentales eurent arrêté l'invasion turque

VIRGILE. — Statue de M. Gabriel Thomas.

compte dans l'exposition ethnographique qui
figure dans le Champ de Mars. A ee propos,
nous croyons même devoir présenter une
observation : Tunis et le Maroc, comme on
s'en convaincra en examînanl leurs trophées
élevés cote à côte, présentent dans le mode
d'habiiatoni des différences tiès-tranchées.
Tunis élevée sur les ruines de l'ancienne
Carthage, pourvue d'un havre célèbre depuis
toute antiquité, devenue en outre pendant
une certaine période, par suite de la fou-
dation de Kitïrouan, le siège du pouvoir

politique ou religieux dans l'ancienne Mau-
ritanie, montre dans moi architecture un ca-
ractère plus monumental, et en quelque sorte
plus stable, que celui de son État rival, le
Maroc Celui-ci en effet, en relations plus di-
rectes avec le centre de l'Afrique, dénué de
rades sûres, a surtout adopté l'asile tempo-
raire du nomade; et le style de ses palais
et de ses maisons a gardé comme un re-
lie! de la tente dans ses formes écrasées.
Entre les deux existait l'ancienne architec-
ture algérienne, l'ensemble des monuments
transmis par la vieille Home, importés par la
grande invasion sarrasîhe du septième Biècle
el modifiés par un contact continuel avec les
civilisations européennes.

Avant déjà parle de l'unis, nous insislona
ici [dus particulièrement sur Se Maroc, quoi-
qu'il soit moins objectivemi ni représenté qufl
Tunis au Champ de .Mars. En effet, le Marne.
quoique occupani dans le globe une surface
plus étendue que la France, nous est aussi
inconnu, même depuis la bataille d'ïsly, que
les contrées les plus ignorées.

L'empereur du Maroc, comme nous l'ap-
pelons, ou plutôt l'Émir-al-Mumenin leprincd
des croyants ' passait pour un des souve-
rains les plus ennemis de la civilisation
européenne. Enfermé dans son magnifique
palais qui peut rivaliser avec ce que la Chine
a de plus vaste en ee genre, entouré par sa
fidèle garde nègre, il défiait toutes les tenta-
tives que pouvait faire l'esprit européen pour
s'introduire dans l'asile du mahométisme
pourchassé soit du coté du nord, soit ducôté
de l'est.

Mais les temps sont bien changés; et le bruit
du canon chrétien a mis en fuite bien des
préjugés tenaces. Aujourd'hui le prince des
croyants ne dédaigne pas de prendre part au
grand concours international et d'exposer un
spécimen de sa demeure de chasse ou de
voyage, pour montrer l'art et l'industrie du
Maroc.

Nous aurions -voulu que l'élite des fameusi
troupes noires recrutées dans le Soudan <
nommées les Abid-BokMri) thi nom de leur
organisateur Sidi-Bokhâri, lût représontie
dans l'exposition marocaine. Ces soldats
veillent sur les jours du sultan, el com-
posent la garnison des principales villes.
C'est aussi parmi eux que sont choisis les
nombreux bourreaux qu'emploie la justice
marocaine. Ils sont enveloppes de grand-
burnous blancs qui recouvrent leur, che-
mise brodée * leurs jambes sont garnies de
■ruétrea bleues, leur tôle est couverte d'un
lez pointu rougi1 autour duquel, en le lais
sant dépasser, s'enroule le turban; assis
sur de grandes selles turques rouges, le
long fusil croisé devant eus , ces gardes ont
une tenue qui s'impo-e au regard. Un sabre,
une poire à poudre qu'ils portent sur le dos

1. Le sultan du Maroc porte en outre lo liliv dûfc/rri
ftl-allali'fi-chalkiki, c'est-à-dire lituienant Le Dieu s-i
la Ictic.

ses
, et
 
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