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Ducuing, François [Editor]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 1) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.2079#0242
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SOMMAIRE UB LA 16- LIVRAISON,

Du 24 Juin 1867.

Le Csar si ses deua fils, pai M. Fr. Ducuinp. —
H. L'Exposition du ministm delà guerre d'Autriche,
par M. de Castellane, —III. L'Alsace et les artistes
alsaciens la hum- mue Servantes de M. Marchai, el
le Concoure régional de il. Jundt), par M.

IV. Puofl dt- Chavannes, par M. Olivier
Merson. — V. engins ><•' l'édic, par M. H, <l« i-;i Blan-
chère. — VI. Galerie des Vêtements : France, par
M. P. Poitevin. — Vil. /.es Caves de Roquefort, par
M. Fr. Dnouing-.—TOI. Chronique, pur H. Fr. Ducuing.

I

Les Visites souveraines.

LE CZAR ALEXANDRE II ET SES FILS.

Par son habileté et la puissance dont il
était censé disposer, Nicolas T avait tenu
longtemps en échec la diplomatie européenne,
et pesé plus qu'il ne fallait peut-être sur les
destinées du monde et de la Pologne, lorsque
la campagne de Crimée vint lui prouver que
tout est fragile sur la terre.

Nicolas 1er mourut à propos ; car, avec la
volonté inflexible qui était la vertu ou le vice
de ce grand souverain, Dieu sait les extré-
mités où il aurait pu s'emporter après son
échec !

Alexandre II, son fils, quoique élevé à l'é-
cole rude et sévère d'un tel père, est venu à
propos pour la paix européenne. Monté sur
le trûne le 2 mars 1855 et couronné le 7 sep-
tembre 1856, son avènement calma bien des
vanités en révolte, bien des ambitions sur-
excitées et apporta un calme opportun à la
Russie. Ses débuts furent heureux sous tous
les rapports : il décréta l'affranchissement
des paysans, ce que n'aurait osé faire aucun
de ses prédécesseurs; et il tourna ainsi les
esprits dans son empire vers les améliora-
tions intérieures, au lieu de les pousser
comme son père, vers les vieilles traditions
de la conquête.

Il ne faut pas croire que cette mesure d'af-
franchissement ait été une vaine apparence
de réforme, faite pour amuser le dehors. Ce
'sera, au contraire, l'éternel honneur du czar
Alexandre de lavoir poursuivie avec une
grande sincérité et une indomptable énergie.
Nous ne connaissons pas toutes les résistances
qu'il a dû vaincre ; mais nous savons que
les bases de la propriété en Russie ont été
littéralement bouleversées par son décret
rédempteur.

Faut-il reprocher au czar les sévérités ex-
trêmes dont il a usé envers la Pologne? Il
serait plus juste de faire peser cette lourde
vesponsabilité sur les traditions dont il a
hérité. Et puisque Mourawief est mort, ne
..•éveillons pas ses cendres.

Alexandre II est né le 17 avril 1818 : il
touche donc à sa cinquantième année. Il a
épousé, le 28 avril 1841, la princesse Marie

L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTREE.

de liesse, née le 8 août 1824. De ce mariage
sont nés six enfants, dont une fille.

Il est venu à Paris avec ses deux fils aînés,
le czarewitch Alexandre, né le 10 mars
1845, et le prince Wladimir, né le 2:> avril
1847.

Le Czar a le port majestueux et une figure
très-belle; on ne lui donnerait jamais son
âge. 11 salue avec beaucoup de grâce; mais
ses yeux restent immobiles, comme s'ils re-
gardaient au-dessus de l'humanité.

Son succès à Paris a été complet ; et tout
cl1 qui l'a approché a reçu, dit-on, les mar-
ques de sa libéralité vraiment impériale. Ses
plus grands ennemis lui reconnaissent les
plus belles qualités de père de famille. L es
Polonais l'avouent eux-mêmes, mais ne s'en
ressentent pas.

Fr. DuaiNG.

Exposition du ministère de la guerre
d'Autriche.

Lorsque vous quittez la Suisse, et qu'en
vous dirigeant vers l'Allemagne du Sud vous
traversez l'Autriche, votre regard découvre
du haut de la plate-forme, qui lui permet de
s'abaisser sur les merveilles de l'industrie en
ses enfantements, des canons et des chariots
de guerre, des machines de forme singulière,
des poteaux chargés de signaux, des modèles
de mille formes diverses et des appareils, qui
semblent appelés à diriger l'électricité et à la
rendre l'instrument docile de la volonté hu-
maine.

Au milieu de l'activité bruyante de la
grande galerie, le silence même de l'enceinte
qui s'étend à vos pieds, vous étonne et, de-
vant ces tableaux représentant des opérations
étranges accomplies dans les profondeurs de
la mer, mêlés à des instruments de combat,
à des photographies de fortifications, à des
cartes suspendues aux parois et à des objets
auxquels on ne peut donner un nom, vous
vous arrêtez surpris de ce spectacle singulier
et vous vous demandez quels sont ces engins
mystérieux.—Ils appartiennent à l'Exposition
du ministère de la Guerre de l'Autriche. Les
uns relèvent de l'Artillerie, les autres du
Génie, mais presque tous méritent une atten-
tion particulière, car, entre toutes les exposi-
tions guerrières qui se pressent au Palais
pacifique du Champ de Mars, l'Exposition
autrichienne est sans contredit la plus inté-
ressante. Dans aucune autre, l'application
des sciences nouvelles à l'art de la guerre n'a
été poussée aussi loin; elle témoigne à la
fois de la grande instruction de ces corps sa-
vants, et de l'esprit essentiellement pratique
qui dirige leurs travaux.

L'éminent officier, président de la commis-
sion militaire pour l'Exposition universelle,

le baron d'Ebner, coloi dont le

nom jouit en Europe d'une légitime autorité
a réuni et classé, avec beaucoup d'ordre el
d'une manière des plus pittoresques, tous ces
produits de la guerre, dont quelques-uns
sont destinés, aux heures pacifiques, à devenir
les puissants auxiliaires de l'industrie. L'in-
stinct de la foule qui regarde curieuse et at-
tentive, ne la trompe pas en lui faisant com-
prendre que la science et la volonté qui ont
au rendre obéissante l'électricité, et la diriger
soit isolément, soit par des effets multiples, de
façon à enflammer la poudre dans le fond de
la mer ou à soulever par un effort simultané
les murailles des remparts,— doivent pouvoir
ii action et dompter la
matière avec la même puissance, pour réali-
ser les travaux que réclame sans cesse L'acti-
vité des sociétés modernes.

faisons comme les visiteurs de la grande
galerie, et après avoir jeté un coup d'œil ra-
pide sur l'artillerie, arrêtons-nous à l'Expo-
sition du génie, devant les appareils qu'elle
renferme. — L'Exposition de l'artillerie est
digne à coup sûr de l'arsenal de Vienne, ce
grand établissement commencé en 1849 et
achevé en 1356, qui renferme le musée d'ar-
tillerie, la fonderie des canons, l'atelier de
forage, la manufacture d'armes, l'atelier des
constructions des machines, les ateliers des
affûts et des caissons, des selles et des atte-
lages et, emploie trois mille ouvriers. Le
canon de montagne, le canon de campagne
de quatre, le canon en bronze de huit, le ca-
non de munitions, les harnais d'attelage, le
modèle si ingénieux des affûts de casemate,
du général baron de Leuk, permettant de
diriger le tir en tous sens, tout en réduisant
l'ouverture de l'embrasure, les machines
pour mesurer la force balistique et la force
brisante des matières explosives, la tension
des gaz dans les canons, celle qui éprouve
les lames de sabre, ou les machines-outils du
maître de première classe, liorofka, tous ont
un mérite incontestable : mais le progrès, le
côté par lequel l'Exposition militaire autri-
chienne se distingue de toutes les autres
expositions, se trouve dans l'installation du
génie, et en particulier dans l'application rai-
sonnée de l'électricité à différentes nécessités
de la guerre, et dans les procédés divers très-
ingénieux et très-pratiques que le colonel
d'Ebner a su trouver pour assurer son emploi
efficace.

Une élégante voiture renferme la station
ambulante de la télégraphie : on lui reproclu
d'être trop lourde; et le plus souvent les ap-
pareils sont placés dans le premier abri venu.
transformé en bureau. Mais les instrument*
pour établir la ligne télégraphique elle-même
simples et commodes, et la charrette mé-
canique pour manœuvrer le fil présentent de
grandes facilités. — Le télégraphe magnéto-
électrique, employé pour unir le centre des
grandes places de guerre avec les forts déta-
chés, et l'appareil beaucoup plus modeste de
 
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