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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0082
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82

L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE.

L'Aquarium d'tau de mer.

Où a beaucoup blagué — passez-moi le mot

— l'aquarium marin qui avait le tort irrémé-
diable pour nos esprits mobiles de n'être pas
terminé le premier. On a beaucoup exalté à
ses dépens l'aquarium d'eau douce, son voi-
sin et son rival en célébrité; puis, un beau
jour—tard il est vrai—lameretles poissons
sont venus ! Maintenant, le public ne dit plus
rien,... il admire, et c'est ce qu'il a de mieux
à faire.

L'aspect vraiment grandiose, imposant et
inaltendu de celte constiuetion—dont on ne
soupçonne pas au premier abord l'importance

— frappe vivement l'esprit des visiteurs.

Il ne faut pas craindre de dire quelquefois
la vérité en passant. Nous sommes, nous au-
tres Français, tous un peu Gascons—j'allais
dire hâbleurs. — Aussi je fermais, avant d'a-
voir vu, l'oreille aux bruits des sommes plus
ou moins rondes auxquelles on évaluait la
construction de ce remarquable édifice. Ma
foi! maintenant que j'ai tu, je ne m'étonne
plus de rien : auprès de l'aquarium d'eau
douce, celui-ci est comme une cathédrale avec
sa crypte auprès d'une jolie chapelle. Tous
les deux sont des grottes creusées ou percées
dans les rochers; mais les données premières
de ces constructions sont absolument diffé-
rentes, et après avoir rendu justice aux excel-
lentes dispositions du premier, nous ne pou-
vons éviter de dire que celles du second sont
beaucoup plus hardies et moins connues. Il
y a, entre les deux, des pas immenses accom-
plis.

En arrivant dans le Jardin réservé par la
porte principale, vous apercevez un peu sur
votre gauche la sombre ouverture d'une ca-
verne. C'est l'aquarium marin qui est là. A
droite, à gauche, devant vous des stalactites
ou stalagmites, descendant des voûtes ou re-
montant du sol : disons-le tout de suite: on1
a trop abusé de ce genre de décorations à l'a-
quarium marin, ce qui a produit le papillotage
et la monotonie : mais c'est là une bien légère
critique en face du grandiose de la concej)-
tio.i générale.

Une fois entré dans cette caverne —■ notons
en passant que c'est la sortie de l'édifice et
qu'il se présente à l'envers aux visiteurs ve-
nant du point que nous avons choisi —vous
voulez naturellement regarder dans les bacs
qui vous entourent, mais vous vous retirez
aussitôt désappointé, car vous n'y voyez
rien.... que l'eau qui fait miroir et vous ren-
voie votre propre image ! Se voir ne manque
pas d'agrément, pour les jolies femmes sur-
tout, mais ce n'est pas ce spectacle que l'on
est venu chercher à l'aquarium marin; aussi
se retourne-t-on désappointé, pestant et mau-
gréant contre cet aquarium dans lequel on
ne voit rien !

On avise alors dans un coin sombre et
tranquille un sergent de ville ou un munici-
pal et, à côté de lui, des degrés qui s'enfon-
cent dans le sol;... naturellement, on y
court,... mais le gardien impassible vous
avertit que vous faites complètement fausse
route et vous engage à ressortir de céans et
à trouver une autre entrée qui est la bonne.
Très-bien! A'ous ressortez, pas mal de voya-
geurs escaladent les rochers à la recherche de
cette entrée et s'égarant parmi les tentes et les
kiosques, ne trouvent qu'au bout de quelques
heures de recherches assidues.... Un bon
nombre y renoncent et vont admirer les gé-
raniums et les pétunias au lieu de marcher à
la découverte de la bonne entrée. On aurait
dû se souvenir du fameux fil A'Ariane et le
leur tendre sous la forme d'un lient-main qui
les eût guidés.

Heureusement, nous sommes plus avisés
que cela et nous pensons bien que l'en'rée
d'un aquarium souterrain ne se fait pas par
le sommet des rochets; aussi, suivons-nous
prosaïquement leur base et nous arrivons à
un petit lac creusé dans le bitume, et rempli
d'une eau rousse plus croupissante que ré-
jouissante à la vue. A ce propos, ne serait-il
pas possible de modifier cet état de choses et
remplir ce lac d'une eau limpide? Ce serait le
cas d'y mettre quelque grand poisson de nos
mers et de le prier instamment d'y rester.
Nous ignorons — ou plutôt nous voulons avoir
l'air d'ignorer — s'il y resterait, mais ce que
nous devons dire — car il faut la vérité en
tout— c'est que l'aspect de l'eau actuelle est
glacial et sans vie ! Une tente multicolore
abrite cependant lesondes, mais ne suffit pas;
et d'ailleurs la cascatelle qui devait remuer
cette eau, en la déversant du lac dans le ruis-
seau, ne marehe pas.

11 y a là quelque chose à faire. Or, ces ré-
flexions faites, et satisfait en vous-même de
votre érudition et de votre critique, — cela
fait toujours plaisir de critiquer, naturelle-
ment, on se trouve beaucoup plus fort que
celui que l'on critique, — vous arrivez, der-
rière vous, dans une grotle spacieuse, s'ou-
vrant sous des colonnes de pétrification, où
les pendentifs abondent et qui forme le pro-
scenium du temple des poissons. Ici se renou-
velle la scène de la première entrée : glaces
enchâssées dans les rochers de tous côtés, eau
derrière, poissons ;... on approche, on se
voit,... ce n'est pas pour cela qu'on est venu,
on se recule, on revient, on se penche et,
avec bien de la peine, on finit par apercevoir
vaguement quelques crabes, quelques actinies
accrochées aux rochers.

Déception.

Mais non ! — Voici, là-bas, de nouveaux
degrés qui se perdent dans le sol. Essayons
de cette descente — nota bene qu'il est dé-
fendu de fumer dans ce réduit souterrain. —
Nous voilà partis pour les profondeurs de la
mer. Quinze à vingt marches à descendre et
nous nous trouvons dans une grotte souter-

raine. La voûte est soutenue par de forts pi-
liers naturels, les stalactites pendent de toutes
parts, l'eau suinte goutte à goutte des rochers
et clapote dans des plis du terrain. Nous tour-
nons, point d'issue, sommes-nous donc pri-
sonniers dans les domaines de l'eau? A cela
près d'une odeur très-prononcée de ciment
humide — odeur que la fumée du cigare n'eût
fait que corriger—-la promenade est facile
et agréable à la pâle lueur de globes dépolis
suspendus à la voûte ou cachés derrière des
anfractuosités, ni plus ni moins que dans un
décor d'opéra ou une scène d'apothéose d'une
Biche au bois quelconque.

0 bonheur ! Au détour d'un pilier une voie
se présente à nos yeux. C'est un escalier qui
remonte à la surface du sol... Nous ressorti-
rons par la première grotte et nous irons
humer un air plus frais sous les arbres qui
devraient se trouver dans un jardin réservé.

Noue montons....

Ici se présente le plus bel effet de l'aqua-
rium marin, effet qui, à lui seul, vaut toutes
les autres merveilles. Au moment où vous
croyez revoir le ciel bleu, vous émergez dans
les domaines de l'eau. Vous sortez de terre au
centre d'une salle oblongue — toujours en
rochers bien entendu — dont toutes les pa-
rois en glaces sont des murailles d'eau de
mer. Tout autour de vous est la mer sous une
épaisseur énorme de 1 à 2 mètres : au-dessus
de votre tête l'eau... partout des êtres marins
qui vivent, glissent et jouent silencieusement
comme des fantômes.

Soutenu par quatre piliers de pierre, rien
n'est plus curieux que ce plafond d'eau et de
glaces au-dessus desquelles vous voyez glisser
les hôtes de la mer. El si vous vous approchez
des parois de la salle, vous en avez pour des
heures à voir seulement— sans les étudier —
les habitants de 22 bacs séparés de vous par
les 8 glaces qui forment comme autant de
tableaux animés.

Voici les chiens de mer gris et mouchetés
qui glissent sournoisement au milieu des
roehea et vous regardent de leurs grands yeux
obliques, rappelant ceux des antiques pein-
tures de l'Egypte. A côté d'eux, des raies
semblables à des cerfs-volants, sans ficelle,
volent dans l'eau près de la surface et vont,
ondulant leurs grandes nageoires comme des
rames obéissantes et laissant pendre inerte
leur longue queue épineuse derrière -elles.
C'est que chez ces poissons, curieux à plus
d'un titre, la queue n'est point un gouvernail
comme chez les autres espèces ; elle est une
arme et une arme redoutable. Arrêtons-nous
devant cette bande de mulets argentés à la
robe rayée en long : les voyez-vous se pour-
chasser en plongeant au plus profond de leurs
bacs? A côté de la vie active, sans cesse en
mouvement, nous contemplons la vie végéta-
tive, cette curieuse spécialité de la mer ! Voici
des prairies d'actinies — les anémones des
rochers immergés — il y en a de toutes formes
et de toutes couleurs ; là des sociétés de crabes

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