Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0221
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
EÛT-^5

cle« Prëcédems n
^ les ^ub!es ;u-

son car-^e s;;è;;'

L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE.

221

feU

deci.er.epalij^

DaraDtetK^'
!;le eantaKou de

le, le thuya, le» .

"essences BODtJt(ie
•ique, oe

Saint-Domingue a fourni pendant long-
temps tous les bois d'acajou qu'employaient
les ébénistes d'Europe. Ce bois est, en effet,
fort beau, d'un grain très-serré, d'un poids
spécifique assez considérable, et ses veines
affectent ces dessins bizarres que recherchent
nos artistes pour les panneaux de meubles.
Dans ces dernières années on a découvert au
Mexique des forêts
d'acajou. Mais le bois
est moins dur, la cou-
leur est plus pâle, les
veines sont presque
droites, enfin le poids
d'une bille de même
dimension est infé-
rieur à celui d'une
bille d'acajou prove-
nant de Saint-Domin-
gue. Cuba produit
aussi de l'acajou, et
les fabricants le re-
cherchent, malgré son
prix assez élevé, à
cause de sa couleur
foncée et de la ri-
chesse de ses dessins.
Le prix de l'acajou,
qui, au siècle dernier,
était fort élevé, s'est
lapidement abaissé
depuis la mise en
coupe réglée des forêts
de Saint-Domingue.
De nos jours, la dé-
couverte de nouveaux
centres de production
a diminué encore la
valeur de ce bois, qui
a pu entrer en con-
currence, pour la fa-
brication des meubles
ordinaires, avec le
noyer, qui tend à dis-
paraître chaque jour.
Néanmoins, l'acajou
de Saint-Domingue
conserve toujours la
supériorité. Ainsi,
tandis qu'une bille de
Mexico se vendra à
raison de 20 francs
les cent kilogrammes,
une bille de Saint-Do-
mingue se vendrajus-
qu'à 4 fr. le kilogr.

Un fabricant paye une pièce ayant vingt-
cinq centimètres d'épaisseur et trente-cinq
centimètres de largeur, sur deux mètres de
longueur, 750 francs.

Diverses industries concourent à la fabri-
cation d'un meuble, et il n'est pas sans in-
térêt de jeter un simple coup d'œil sur les di-
verses opérations qui ont préparé et terminé
le lit, la bibliothèque ou le buffet que l'on
admire à l'Exposition.

L'acajou, le palissandre, le bois de rose,
l'ébène, en un mot, tous les bois de luxe sont
donnés au scieur qui reçoit une bille dont
l'épaisseur varie de quinze à vingt-cinq cen-
timètres, la longueur, d'un mètre cinquante
à deux mètres, et qui doit la rendre en la-
melles d'un demi-millimètre, d'un millimètre,
d'un millimètre et demi. Cette opération

Classe 14. — LE MOBILIER FRANÇAIS. — Dessin de M. Fellmann.

exige un certain soin. La bille est placée à
plat sur une sorte de bâtis en bois dur, dans
un bain de colle forte qui sèche peu à peu.
De forts tenons en fer retiennent la bille au
bâtis jusqu'à ce qu'il y ait adhérence com-
plète. Elleest ensuite mise en communication,
dans une position verticale, avec une scie
placée horizontalement, et animée d'un mou-
vement rapide de va-et-vient, par une ma-
chine à vapeur. Uncxcantrique fait lentement

monter la bille, de manière à ce que le mou-
•vement soit parfaitement combiné avec celui
de la scie, qui débite ainsi la pièce dans toute
sa hauteur. Dans la galerie des machines, j'ai
remarqué des ustensiles de ce genre qui
réalisent certaines améliorations de détail.

Les feuilles ainsi découpées sont remises à
l'ébéniste, qui n'a plus qu'à les coller sur les
panneaux tout décou-
pés, tout prêts à être
réunis, et qui sont gé
néralement en bois de
chêne, de hêtre, de
frêne, quelquefois de
sapin. Cette opération
présente d'assez nom-
breuses difficultés. Et
les accidents sont as-
sez fréquents. La colle
trop chaude fait gon-
doler le placage, tan-
dis qu'un courant
d'air empêehelafeuille
d'adhérer et amène des
soufflures, des fentes,
etc. Le meuble n'est
pas complet si les ser-
rures, les glaces, les
ornements de cuivre,
d'acier, ne sont pas
posés. Enfin, les in-
crustations de pierre
sculptée, de bois, de
cuivre, d'ivoire , d'é-
caille, de terre cuite,
de marbre, etc., exi-
gent des mains habiles
et spéciales. Si des
grands meubles nous
passons aux sièges,
fauteuils, chaises, ca-
napés, nous trouve-
rons encore l'inter-
vention de plusieurs
professions. Après le
travail du menuisier,
de l'ébéniste et du
tourneur, ne faut-il
pas que le tapissier
garnisse le siège? Et
le genre des garnitu-
res varie à l'infini.
Depuis la paille et la
can ne plébéienne s j us-
qu'au velours, jus-
qu'à la tapisserie de
Neuilly, jusqu'aux belles et élégantes créa-
tions de Beauvais, tout s'emploie, la soie, le
damas, la laine, le cuir.... Enfin, le meuble
est terminé, prêt à être vendu, et l'ébéniste
lui donne une dernière façon, le vernissage.
Après avoir, à l'aide d'un outil tranchant ou
d'un verre, poli chaque panneau, il étend
une couche de ce vernis que nous emprun-
tons encore à l'Amérique, et qui donne aux
bois de luxe ce brillant tant recherché.
 
Annotationen