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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0322
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322

L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE.

La Galerie des Machines.

I

Le Palais du Champ de Mars est le temple
de Pan ; l'Exposition embrasse et résume
l'ensemble des connaissances humaines, exal-
tées à leur plus haut point actuel de perfec-
tion.

Faire le tour de ce p^Lis, circulaire comme
l'équaleur, c'est littéralement tourner autour
du monde; tous les peuples sont venus; c'est
un jubilé, les ennemis vivent en puix tôle à
côte. Ainsi qu'à l'origine des choies sur l'orbe
des eaux, l'Esprit divin planesur cet orbe de
1er.

L'eiposition oecuménique marquera dans
l'histoire des temps.

Au moment de pénétrer dans la nef des
machines, nous s nions combien il est impos-
sible d'étudier en quelques pages et en quel-
ques jours toutes 'es merveilles qui,s'y trou-
vent enla-:sées.

Sachant que la moindre des inventions est
en quelque sorte le fruit de la vie d'un homme,
souvent tout son espoir, nous déplorons les
lacunes inévitables, etjamaislamélancolique
pensée du poëte ne nous est revenue avec plus
d'âpreté : arslonga, vila brevis.

L'ANGLETERRE.

En pénétrant par la grande porte dans
cetle vaste galerie, longue d'un kilomètre un
quart et occupée dans les deux tiers de sa lon-
gueur par des machines en mouvement, on
voit à droite l'exposit:onde l'empire français
et à gauche celle de l'empire britannique;
c'est de ce côté que nous suivrons le prome-
noir.

Voici d'abord l'exposition du Post-Office.
M. Bellet a publié un article sur ce sujet, et
nous n'y reviendrions pas si nous n'avions
été frappé du danger qu'offrent les appareils
destinésà recevoir' et à laisser les lettres sans
arrêter la marche des trairn-. Ils se composent
de deux pièces de fer qui saillent en dehors
de la portière du wagon poste, l'une aban-
donne le sac aux dépêches pour la station,
l'autre enlève le sac aux dépêches en prove-
nant.

Ceci est fort bien, mais si quelque per-
sonne, se trouvait sur le quai au-moment où
le train-posta vient à passer, elle serait enle-
vée comme un sac aux dépêches, — mais
en plusieurs morceaux. Pour éviter cet in-
convénient, il suffira d'opérer l'échange des
sacs au-dessus du wagon et non à hauteur
d'homme. C'est bien simple. Avis à notre ad-
ministration pour le jour où elle adoptera
ce systèc:e d'ailleurs très-pratique, quoique
inférieur à un système basé sur le principe
du jeu de bague, inventé par un Français de-
puis plusieurs années.

Appartenant encore au Post-Office, nous re-
marquerons le modèle d'un des tteam-packets
qui font, avec la vélocité d'un giëland rasant
les fiels, le servicedelTrlandeentreHoly-H ad
et Ki. gstown près Dublin. Ces bateaux font
34 kilomètres à l'heure! C'est la plus grande
rapidité qui ait jamais éléatteinteen mer. Mais
ce résullatbrillant est obtenu par un procédé
bien grossier; c'est en donnant à un navire
caboteurunemachinede transatlantique, une
machine de 720 chevaux qui consomme une
effroyable quantité de charbon, que l'on ar-
rive à cette vitesse anorma'e.

Nous laisserons de côté la pyramide dorée,
les grues, kspompes elles machines motrices
dont M. Meunier a entretenu nos lecteurs, et
nous leur ferons iemarquer la curieuse ma-
chine électrique de Ladd.

A grosso modo on peut considérer celte ma-
chine comme composée de deux plaques de
fer doux, couverles de fil de cuivre, entre
lesqueles tournent deux cylindres de fer
doux, également recouverts de fils de cuivre
dans le sens de la longueur. C-.tte masse
est absolument inerte; mais, que les cylindres
se mettent à tourner rapidement entre les
plaques, aussitôt, par une transformation dont
le mode est inconnu, lemouvementse change
en électricité et le courant fait jaillird'innom-
brables étincelles, ou alimente une lampe élec-
trique.

Au nombre des progrès que l'on peut con-
stater à cetle exposition, il faut compter l'em-
ploi chaque jour plus fréquent de l'eau et de
l'air comprimés.

Il est peu de métiers plus pénibles, plus
dangereux et plus abrutissants que celui des
misérables houilleurs, chargés de détacher le
charbon des parois des galeries de mines.
Souvent la couche de houille est mince, le
boyau bas et étroit, l'homme est obligé de
piocher à genoux ou couché dans la boue noire;
au moindre ébou'ement il est mort Eh bien !
voici là une « haveuse mécanique à pression
d'eau » qui désormais se chargera de l'affreuse
besogne. Poussés par l'eau comprimée, les
couteaux dont le piston de la machine eit
armé pénètrent dans la matière minérale à
■)'", 20 de profondeur et la divisent en blocs
réguliers.

Encore une invention qui va être maudite
par ceux qu'elle va délivrer du bagne, mais
les enfants béniront la machine que les pères
auront haïe.

Creuser une mine ou percer un tunnel,
cela se rapproche ; nous avons ici, à droite,
l'appareil employé à ce dernier objet. Une
couronne de fleurets, mise en mouvement
par l'air comprimé, frappe à coups précipités
la surface du rocher. Les lames d'acier
détachent de la masse un cylindre que l'on
extrait en débris. Une galerie circulaire est
ainsi creusée peu à peu, et l'air comprimé
est distribué à l'aide d'un tuyau jusqu'au
cœur de la montagne.

Une buée épaisse s'échappe du corps de

pompe à chaque coup de piston. Les curieux
s'écartent prudemment craignant d'être brû-
lés par la vapeur. Plongez hardiment votre
n ain dans le jet, ô surprise! il est glacé. Ceci
provient de la dilatation et du refroidisse-
ment de l'air comprimé au mome ,t cù il se
répand dans l'atmosphère; l'humidité dont
l'air comprimé est chargé se condense aus-
sitôt.

Nous sommes arrivés en face de l'innom-
brable série des machines destinées au filage
et au tissage. Il nous est radicalement impos-
sible d'entrer dans la description détaillée
d'appareils fort ingénieux mais excessivement
compliqués, et dont on pourrait à peine donner
une idée un peu nette en écrivant tout un
volume; en outre les perfectionnements pré-
sentés par chaque appareil ne sont générale-
ment compréhensibles, appréciables et inté-
ressants que pour les gens du métier, c'est le
cas de le dire. Nous en serons donc réduit à
ne parler avec un peu de détail que d'une
exposition particulière, en choisissant une
exposition typique et complète comme celle
de MM. Platt, frères et Cie, qui ont obtenu la
médaille d'or.

Nous trouvons là tous les procédés de filage
el quelques procédés de tissage de la laine et
et du coton. Le premier appareil par lequel
passe le coton n'est guère employé que sur
le lieu de la récolte; il sert à séparer la bourre
de la graine du cotonnier, et se compose es-
sentiellement de lames tranchantes oscillant
avec une grande rapidité. Le coton comprimé
à la presse hydraulique est envoyé en cet
état en Europe.

Dans les fabriques de ce pays, la matière
textile est livrée à un batteur qui l'étalé
et la feutre sous forme d'une nappe. Cette
nappe est prise par les cardes. Celles-ci se
chargent d'une bourre légère qui est récol-
tée par un peigne. Le coton n'est alors qu'un
nuage vaporeux presque insaisissable, mais
il commence à se contracter et, sous forme
d'un gros cordon d'une légèreté extrême, il
s'enroule dansl'intérieurd'un cylindre métal-
lique. Six de ces cordons sont ensuite soudés
ensemble sur le banc d'étirage qui les resserre
en un cordon plus petit.

Cetle machine semb'e animée et intelligente.
Si l'un des cordons se casse, elle s'arrête
comme une ouvrière docile. La raison en est
que le coton appuie sur un léger levier qui re-
tombe et enraye le mouvement, dès que le fil
vient à se rompre.

Aprè3 avoir passé trois fois dans cet appa-
reil, les fils sont tordussur les bancs à broche,
et enfin filés par la Mull Jenny.

Suivant leur finesse les fils sont marqués
par un numéro indiquant le nombre d'éche-
veaux contenus dans une livre. L'écheveau
anglais est long de 840 yards, l'écheveau
français a tout juste un kilomètre. Il y a à
l'Exposition du fil numéro 1200! Il peu'
difficilement être vu sans microscope.

Tout le monde connaît les filatures, mais
 
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