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Ducuing, François [Hrsg.]
L' Exposition Universelle de ... illustrée (Band 2) — Paris, 1867

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https://doi.org/10.11588/diglit.1336#0398
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398

L'EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1867 ILLUSTRÉE.

former lit. On y étend des matelas, des draps,
et on se couche fort à l'aise; des planches bas-
culantes aussi peuvent constituer une autre
couche, — c'est la méthode employée dans
les cabines des navires.

Bien d'autres comforts font partie des
trains américains. C'est ainsi qu'une plate-
forme unit entre eux les différents wagons.
Grâce au couloir du milieu, on peut par-
courir toute l'étendue du train, choisir sa
place, en changer, se promener, ciuser de-
bout, varier sa position, etc. Il y a un wagon-
fumoir, en sorte que l'on n'est pas obligé, son
cigare achevé, de subir éternellement une at-
mosphère enfumée.

Dans tous les trains, il y a un libraire qui
vend des livres et des journaux, un buffet
qui vend des gâteaux, et parfois de la viande
froide. Vous comprenez bien, que, lorsqu'il
s'agit, comme sur le chemin de fer califor-
nien , en voie de construction, de traverser
d'interminables solitudes, où ce qu'on appelle
ville est une réunion de trois cabanes, il
convient d'emporter avec soi mille choses
qu'on ne trouverait nulle part.

Un poêle chauffe chaque wagon l'hiver;
non-seulement on est à l'aise; mais encore
on peut s'approcher du feu, et s'y réunir
en causant. Ce poêle serait utile partout;
car il est vraiment incroyable qu'on laisse
se geler les gens, parce qu'ils n'ont pas la
bourse assez bien garnie ; le chauffage n'est
point une chose de luxe qu'on doive réserver
à la fortune; c'est une nécessité de la vie.

Si l'espace ne m'était limité, j'aurais aussi
beaucoup à dire de la façon dont s'exécutent
les chemins de fer américains. Il me suffira
de remarquer, que presque tous n'ont qu'une
seule voie. Un peuple, qui, à lui seul, pos-
sède plus de kilomètres de chemins de fer que
le reste du monde, n'auraitpuvenir à bout de
ce gigantesque travail, s'il lui avait fallu l'or-
ganiser comme en Europe. De distance en
distance, on trouve simplement une voie
de ralliement ou d'attente. Là, les trains mixtes
se retirent, afin de laisser passer les express.

— Près de !a locomotive Grant se trouve
un spécimen de l'omnibus sur rails. On re-
marque combien les omnibus des États-Unis
sont plus ornés et plus confortables que les
nôtres. Je ne parle pas seulement des pein-
tures, qui naturellement sont moins que mé-
diocres, mais dont la couleur égayé. Ces
voitures unissent la solidité à une extrême
légèreté. Elles ont un frein qui arrête court,
et prévient les accidents. Ce frein consiste
en une simple pédale sous les pieds du co-
cher. De plus, dans ces omnibus on monte
plus aisément, on est mieux assis, et on se
trouve partout à l'abri.

—Les coffres-forts de C. Herring rappellent
la grande lutte qui a eu lieu, et dure encore,
entre les coffres-forts anglais et les coffres-
forts américains. Dans notre âge d'argent,
cette question offre une certaine gravité.

Le coffre-fort américain l'emporte évidem-

ment. 11 brave le feu le plus intense. On en a
chauffé au rouge-blanc sans que les papiers
qui s'y trouvaient aient été compromis. Nous
ne nous appesaniirôns pas sur ce sujet. Qu'il
nous suffise de dire que plusieurs ouvriers,
munis de leviers, de marteaux et de tous les
instruments les plus puissants, s'acharnèrent
pendant quatre heures sans pouvoir forcer un
de ces coffres. Qu'on juge de ce que pourrait
un voleur.

— Les charrues américaines étonnent aussi
nos agriculteurs-. Leurs dimensions sont in-
connues en Europe. En effet tandis qu'ici nous
n'avons à labourer qu'un sol préparé depuis
longtemps, là-bas il s'agit de s'attaquer à une
terre vierge et résistante. Généralement les
colons ont affaire, soit à des forêts, soit à des
bois de noisetiers nains qui recouvrent d'im-
menses étendues de prairies. On commence
généralement par tracer une limite, et par
faire une éclaircie; puis, pour aller plus vite,
on met le feu en le concentrant, C'est pour-
quoi on voit sur son passage, dans tous les
territoires de l'Ouest, tantdetroncs calcinés,
qu'on ne s'est pas donné la peine d'achever.
On laboure ensuite. On conçoit que les instru-
ments doivent être en rapport avec la diffi-
culté.

—Nous en dirons autant des haches. Quel-
ques Français s'arrêtaient devant ces outils
démesurés, se demandant si on n'utilisait
pas la vapeur pour les employer, Les Améri-
cains s'habituent pourtant à les manier.
Quand il faut abattre des chênes énormes, et
contemporains de je ne sais quel commence-
ment du monde, nos couperejs de bûche-
rons seraient d'une complète insuffisance.

En résumé, les agriculteurs et les méca-
niciens français auront eu beaucoup à ap-
prendre en parcourant l'annexe américaine.
Nous serions étonné si l'on n'en" tirait pas
quelque profit, et si l'on ne perfectionnait pas,
par la suite, divers objets de notre industrie.
Relativement aux chemins de fer, je crois
que le système de wagons américains pour-
rait permettre de supprimer les troisièmes
classes. On réunirait, pour atteindre ce résul-
tat, les secondes et les troisièmes, conservant
seulement des premières pour les gens qui
aiment la solitude, un peu plus de bien-être,
et qui tiennent à vivre à part. Car il ne faut
pas se dissimuler que si notre nation a quelque
tendance égalitaire, elle en a aussi beaucoup
d'aristocratiques.

L'annexe nous a donné, plus que l'inté-
rieur, une idée vraie de la grandeur et de la
puissance des États du nouveau monde;
grandeur et puissance industrielle avant tout.
L'Amérique ne .saurait lutter avec l'Europe
pour les objets d'art, mais elle tient le pre-
mier rang pour les choses pratiques. Ne faut-
il pas qu'elle fonde et qu'elle crée avant de
jouir? Nous avons devant nous l'immensité
du rêve et de l'idéal; elle a devant elle l'im-
mensité de la nature encore indomptée*
A. Malespine.

. IX

La Fontaine de la Dhuys au Champ de Mars.

Ceux qui boivent l'eau de la Dhuys au
Champ deMars ne se doutent guèredece qu'elle
coûte aux Parisiens, Paris est un être fort
altéré; il a plus besoin d'eau que toutes
les capitales, 'et il en a moins qu'aucune,
moins que Londres, moins que Vienne,
moins que New-York et moins que Rome,
toutes proportions gardées. Le régime auquel
M. Haussmann a mis Paris n'est certes pas
fait pour ménager ses réserves. Le macadam
insatiable ne laisse pas un instant de répitau
canal de l'Ourcq, chargé de l'alimenter. Les
besoins d'arrosage sont devenus tellement
incessants qu'il faut même arroser quand
il pleut. Et les squares ? Je ne chiffrerai
pas les milliers de mètres cubes que leur
entretien exige. Entre temps il faut encore
trouver assez d'eau pour entraîner les dé-
tritus qui s'amassent dans les canaux souter-
rains.

La Seine ne peut fournir même assezd'eau
potable,- et si on lui faisaitpius d'emprunts en
amont, le cours en aval deviendrait une vé-
ritable décharge de vidange.

Il a donc fallu implorer les naïades voi-
sines et lointaines au secours de la Capitale
altérée. La Dhuys n'a pas donné tout ce
qu'on lui demandait, et l'a fait payer plus
cher qu'on n'avait prévu. Après la Dhuys
trop avare, il a fallu recourir à la Somme-
Soude. Cela ne suffira pas encore; et l'on
songe déjà à implorer une déesse plus puis-
sante, — la Loire. Les travaux exécutés
et ceux qu'on prépare exigent d'autant plus
de dépenses qu'ils sont ou seront plus admi-
rables. Mais que faire? «Une goutte d'eau
dans le désert, dit l'Arabe, vaut un dia-
mant. »

Donc, que les visiteurs du Champ de Mars
se désaltèrent à la fontaine de la Dhuys :
mais... qu'ils nous en laissent quelquesgouttes
pour la soif ! Nous en avons si peu, et elle
nous coûte si cher !

Fr. DrjCUING.

X

Armes de chasse françaises.

Il faut avoir le courage de son opinion !
Aussi avouons-nous sans détour que ce
n'est qu'en tremblant que nous abordons
le compte rendu de l'armurerie de chasse
française.

Essayer le dénombrement des inventions
nouvelles est assez difficile, quoique, à pro-
prement parler, elles tournent toutes autour
d'un desideratum commun : l'inflammation
centrale delà cartouche. Les uns l'obtiennent
 
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