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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0048
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40

ENCYCLOPEDIE DU SIÈCLE

ribaudes sortent de leur maison et devisent en
groupes joyeux sur la place. — On attend le duc
d'Egypte.

Scène II. — Le duc d'Egypte fait son entrée,
accompagné du Grand Coerce, monte sur le
tonneau qui lui se/t de trône, annonce à ses
sujets qu'une fêle se prépare, et leur dit de
boire, de danser et de se réjouir. — Danse des
truands.

SçÈNE III. — Entrée do la bohémienne
Maraviglia avec sa chèvre blanche. Maraviglia
salue le duc d'Egypte et danse un pas, admiré
et applaudi par tous les truands. Mouvement
général des truands et des ribaudes qui exécutent
une sarabande endiablée.

Scène IV. — Tout à coup le mendiant Laza-
rillo, pauvre infirme bossu et difforme (je
retrouve là le fameux Quasimodo), sort de sa
maison et vient déclarer son amour à la belle
Maraviglia'. Celle-ci le repousse et lui rit au nez.
Lazarillo se traîne à ses genoux ; mais bientôt les
dédains de Maraviglia l'exaspèrent. Fou d'amour,
il veut s'emparer d'elle, l'entraîner de force dans
son antre, il la menace et va la frapper.

Scène V. — Alors apparaît un capitaine de
guet (qui se nomme Rébus pour la circonstance,
mais qui nous rappelle également une ancienne
connaissance portant un nom ayant mémo rime).
Accompagné de ses archers, il arrive à temps
pour arracher des mains de Lazarillo la pauvre
Maraviglia affolée.

Sur son ordre, les archers arrêtent le bossu,
tandis que le brillant officier exprime à la jeune
danseuse l'amour qu'il éprouve pour elle et que
celle-ci ne tarde pas à partager.

Mais le duc d'Egypte intervient. Il proteste
contre là violation de la Cour des Miracles.
Rébus lui répond en exhibant un arrêt du Par-
lement, et ajoute d'ailleurs, pour le convaincre,
que Lazarillo a trahi ses frères. Autres pièces à
conviction, il lui glisse furtivement dans la main
une bourse pleine d'or.

Le duc d'Egypte reproche alors à Lazarillo
sa trahison et l'abandonne aux archers. Mara-
viglia est en train d'exprimer à Rébus toute
sa reconnaissance, lorsque Lazarillo, profitant
d'un moment d'inattention de ses gardiens,
leur échappe et se précipite sur l'officier et sur
la bohémienne, un poignard à la main. Il ne

peut parvenir à les frapper ; mais voulan
conserver du moins sa liberté, il s'enfuit
du côté de la chapelle des Filles-Dieu,
poursuivi par les archers.

Mêlée générale, dans laquelle les
truands prennent parti contre les
archers. Scène VI. — Le fugiti
apparaît perché sur le toit de la
chapelle. Un seul archer a persévéré /
à le suivre et l'ai- „ /

teint au sommet de /

son refuge, où s'en-
gage une lutte corps
à corps. Lazarillo
finit par terrasser
l'archer et le préci-
pite du haut du toit
dans la cour. Mais,
presque aussitôt, un
coup de feu tiré des
créneaux tue Laza-
rillo qui tombe à son
tour du haut du toit.

Scène VII.— Ré-
bus supplie alors
Maraviglia de l'ac-
cepter pour époux el
demande le consen-
tement du duc d'E-
gypte. Celui-ci lui
rappelle que, pour
épouser une fi 1 le de
Bohème, il faut ac-
cepter les lois de la
Cour des Miracles et
accomplir la cérémo-
nie du mariage des
truands.

Le capitaine, en-
sorcelé par tes yeux
de la charmeuse,
n:Iiésite pas un seul
instant. Il se fait
incontinent recevoir
truand, et enseigner
les obligations de sa

nouvelle religion : le vol, le meurtre, etc.
prête serment de s'y conformer.

Maraviglia peut alors se jeter dans les bras

Pauis en 1400. — Scùm du théâtre à l'intérieur de la Chapelle des Filles-Dieu.

Intérieur du cabaret des Trois Pichets.

Il capitaine. Le duc d'Egypte leur donne l'accoiado

el procède à leur mariage selon le rite bohémien,

du c'est-à-dire par la rupture de la cruche dont le

nombre de débris marquera le nombre des

années de bonheur des nouveaux époux.

Cérémonie, et cortèr/e. Les truands chan-
tent la Chanson de la Cour des Miracles,
sur un vieil air du temps, et reprennent
leurs danses.

Enfin, le duc d'Egypte, le Grand Coërce
et les nouveaux époux, suivis des truands,
se dirigent en cortège solennel vers la cha-
pelle des Filles-Dieu, où ils entrent tous.
Rien ne saurait donner une idée de l'in-
térêt qui s'attache à ces scènes variées d'une
saisissante vérité.

Si l'on veut s'abstraire un instant de
l'époque présente, oublier que, non loin do
là, la Grande Roue de Paris tourne sur son
axe, et que les palais de cent nations cou-
vrent le Champ-de-Mars et le Trocadéro, on
peut revivre, en quelques minutes, à cinq
siècles en arrière, dans un cadre et avec des
costumes authentiques, quelques bribes de la
vie de nos pères.

.dais, ce spectacle à peine terminé, un autre
va commencer. Après le monde des truands,
nous allons voir le monde de la cour.

Je ne saurais mieux faire que de repro-
duire ici le scénario de cette nouvelle recon-
stitution du passé. Pour préciser davantage,
indiquons qu'il s'agit d'un tournoi donné a
l'arrivée de la reine Isa beau de Ravière, et
auquel assistent le roi Charles VI et la cour
de France, — tournoi minutieusement re-
constitué selon le cérémonial usité en 1400.
(;l suivre.) P. Combes
 
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