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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0187
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162

ENCYCLOPÉDIE DU SIÈCLE.

ses heures de puissance et de splendeur. Dou-
chan le Fort, empereur des Serbes, possédait au
xive siècle, la Serbie, l'a Bosnie, la Croatie, la
Dalmatie, l'Albanie,
la Macédoine, la
Thessalie et la Bul-
garie ; il mourut mal-
heureusement, au
moment où il se dis-
posait à conquérir
Gonstantinople, et à
substituer aux races
grecques énervées
la belliqueuse race
slave. Les destinées
de l'Histoire eussent
été changées, sans la
disparition de Dou-
chan ; à sa mort, ses
lieutenants, comme
ceux d'Alexandre, se
taillèrent des princi-
pautés dans son em-
pire; aussi, lorsque
les Grecs appelèrent
les Ottomans à leur
secours, les Serbes
désunis furent écra-
sés. Au siècle sui-
vant, après la chute
de Gonstantinople,
leur assujettissement
au croissant était dé-
finitif; il se perpétua
pour la Serbie jus-
qu'au commence-
ment de ce siècle;
après vingt-deux ans

de lutte, contre la Porte, en 1826, la Serbie ob-
tenait, par la force, le privilège d'une adminis-
tration autonome, et d'une indépendance encore
incomplète. Quant aux autres provinces, qui
jadis formèrent l'empire serbe, on sait qu'elles
ont suivi d'autres destinées.

Nous avons rapporté dans ce journal1 une

dater la renaissance qu'ils préparent de cette
époque. De même, la Serbie a retrouvé dans ses mo-
numents anciens les caractères distinclifs. d'une

M. LE COMTE DE CAMONBO

Commissaire général de la Serbie.

(Photographie Eug. rirou, rue Royale.)

communication qui nous fut faite, par M. Melt-
zer, l'architecte du palais de l'Asie russe, tou-
chant le mouvement artistique qui s'opère en
Russie actuellement. Repoussant les infiltra-
tions des arts de l'Occident, les artistes russes
(architectes et décorateurs) se rattachent au ra-
meau byzantin qui avait pris racine en leur
pays; et, remontant la suite des temps, ils veulent
1. Voir page 43.

Le Pavillon serbe. — L'édifice en cours de construction.

appropriation ethnique des arts do Byzance.

Quelle est la caractéristique exacte du serbo-
byzantin? C'est là une étude délicate, devant la-
quelle nous nous récusons; mais le public pourra
se livrer, en 1900, à des comparaisons intéres-
santes. Le Pavillon hellénique est immédiate-
ment voisin de celui de la Serbie; à quelques
mètres plus loin, s'érige le Pavillon de la Rou-
manie; or, ces constructions sont également
byzantines, avec les différences apportées par les
lieux d'origine.

Nous avons déjà parlé du Pavillon hellénique1
et nous comptons ne pas oublier l'édifice de la
Uoumanie. Si l'on veut bien comparer le dessin
du Pavillon hellénique et celui du Pavillon
serbe, on constate d'abord une similitude par-
faite dans l'ensemble du plan, accusé par l'as-
pect extérieur. Au centre, une grande coupole,
montée sur un tambour ; aux angles, quatre autres
coupoles, séparant les quatre branches, égales,
d'un double transept. En avant, un portique, à
toit plat très saillant, représente le narthex des
églises byzantines. Pour la Serbie, comme pour
la Grèce, c'est aux édifices religieux que les ar-
chitectes ont emprunté les éléments de leurs
compositions; il faut d'ailleurs reconnaître qu'il
n'existe pour ainsi dire aucun reste d'édifice
civil de la période byzantine, et nous n'avons,
sur ce point spécial, d'autres renseignements
que ceux qui nous ont été laissés par les auteur
Ju temps.

Le Pavillon de la Grèce est exclusivement en
briques, murs et coupoles. Pour la Serbie, les
murs sont figurés en pierres de petit appareil,
alternés avec des assises de briques. Les coupoles
sont en métal, imitant le bronze, ou peintes, et
certaines parties des façades recevront des décora-
tions en couleur. Quant à la construction, notre vue
photographique la dénote clairement. L'ossature
est en charpente, habillée de plâtre, et sera colo-
riée ultérieurement. A l'intérieur, la construction
ne formera qu'une seule et haute salle, aussi
dégagée que possible de points d'appui encom-
brants, pour laisser toute la place disponible à

1. Voir page 145.

l'exposition et à la circulation. L'ensemble sera

décoré dans le même style, serbo-byzantin.

Cette construction, toute provisoire qu'elle soit

est exécutée avec un
soin minutieux et
un intéressant souci
d'art : elle occupe
550 mètres superfi-
ciels, et représente
un véritable effort,
de la part d'un pays
qui, comme la Ser-
bie, compte au plus
un million et demi
d'habitants; nous
devons être recon-
naissants à nos amis
d'au delà du Danube,
de l'intérêt qu'ils at-
tachent à leur parti-
cipation à notre so-
lennité de 1900.

Lorsque les orga-
nisateurs de l'expo-
sition serbe eurent de-
mandé et obtenu du
Commissariat fran-
çais une concession
d'un espace aussi
considérable que ce-
lui des puissances
les plus importan-
tes, ils s'effrayèrent
quelque peu, en se
demandant avec quoi
ils garniraient leurs
salles d'exposition:
mais dès que les co-
mités locaux eurent été institués, les demandes
affluèrent, et, maintenant, ils craignent d'être
à court. Les adhésions produites révélèrent un
mouvement industriel que l'on ne soupçonnait
pas. Les organisations manufacturières qui, dans
les pays à grosses populations, s'affirment par
d'énormes usines, avec des bataillons d'ouvriers,

M. Tedeschi
Commissaire délégué de la Serbie.

(Photographie Eug. Pirou, rue Royale.

sont néanmoins représentées en Serbie, mais en
proportion avec le marché ouvert à leur pro-
duction. Elles n'existent pas moins, et le plus
souvent, sous la forme de syndicats ouvriers, qui
deviennent sociétés de production (tisserands,
forgerons, etc.).

La Serbie compte surtout par les productions
agronomiques, et c'est sur ce point que le
comte de Camondo, commissaire général, désiro
 
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