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L' Exposition de Paris (1900) (Band 2) — Paris, 1900

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https://doi.org/10.11588/diglit.1829#0290
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L'EXPOSITION DE PARIS.

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lées de menues fenestrelles, aux couronnements trèfles. Ces tou-
relles communiquent avec une galerie intérieure et forment au-
tant de bow-window. La date de la construction remonte au
xve siècle. Jean Hunyad, woïvode de Transylvanie, passa sa vie
à guerroyer contre les Turcs, à qui il infligea de cruelles dé-
faites ; c'est le héros de la Hongrie. Il fut mortellement blessé
sous les murs de Belgrade, alors qu'il obligeait Mahomet II à
lever le siège de cette ville.

Plus loin, s'arrondit l'abside de la chapelle de Gsuetoertoekhely,
d'une époque un peu antérieure et qui voisine avec le coquet clo-
cher de l'église serbe de Budapest, au dôme bulbeux surmonté
d'un pyramidion aigu. Ce clocher dérive du baroque italien: il
appartient à ce que l'on nomme, en Hongrie, l'architecture de
Marie-Thérèse, florissante dans la première moitié du xvme
siècle. La construction à la toiture lambrissée, qui fait suite, est
de la même époque ; elle a été composée au moyen de motifs em-
pruntés au château du comte de Klobusitzky, à Eperjes; son orne-
mentation se compose de médaillons et de figures de femmes et d'en-
fants d'un charme délicat, quoique maniéré; c'est l'œuvre d'un
sculpteur très populaire en Hongrie, Raphaël Donner (1695-1741).
Donner fut l'élève d'un Italien, le sculpteur Giulani; il mena une

Le Pavillon royal de Hongrie.
Cour intérieure; cloître de l'église de Jaâk; escalier couvert de Vhôtel de ville de Birtfj.

vie assez malheureuse, et mourut presque dans
la misère, quoique son œuvre soit considérable :
j'istice lui a été rendue après sa mort. C'est une
triste histoire, trop fréquente, qui est de tous
les temps et de tous les pays.

L'édicule, qui s'appuie d'un côté sur cet édi-
fice et de l'autre sur le portail de Jaâk, appar-

tient encore à la Renaissance hongroise ; c'est
la reproduction de l'une des portes de la cathé-
drale de Guylafehlrvâr (Transylvanie). L'orne-
mentation est d'une singularité étrange, et,
comme on distinguait mal ce petit monument
dans nos gravures d'ensemble, nous avons tenu
à en donner les détails à plus grande échelle*

L'ensemble des constructions
encadre une cour intérieure, sur
laquelle les salles des divers éta-
ges prennent un supplément de
jour; ces salles, au nombre de
vingt-deux, formeront un musée
rétrospectif, dans lequel seront
replacés, en des milieux archéolo-
giquement exacts, les armes, ar-
mures et costumes historiques du
royaume magyar.

On remarquera, dans cette série
si complète, que toutes les formes

Îarchitectoniques et ornementales
se rattachent aux arts européens,
avec l'empreinte très forte et très
nette de l'inspiration nationale et
que l'influence orientale ne s'ac-
cuse en aucune façon, si minime
soit-elle. L'horreur qu'inspirait le
musulman était telle, que tout ce
qui rappelait son souvenir était
repoussé de parti pris. On sait
que chez nous, par exemple, mal-
gré les désastres des croisades, les
traitements cruels ou injurieux in-
fligés aux pèlerins en Terre Sainte,
nos artisans ne se privaient pas
de chercher des modèles dans les
productions de la civilisation orien-
tale. Mais la Hongrie voyait l'ennemi à ses portes,
la guerre était sans trêve, comme sans pitié,
de part et d'autre; le sang coula à flots pendant
des siècles : aussi la haine toujours en éveil n'ac-
cepta aucune détente, même sur le terrain de
l'art.

G. Mo Y NET*

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